(Le Nouveau Gabon) - Au terme d’un conseil des ministres tenu le 10 juin à Libreville, le gouvernement gabonais a adopté un projet de loi visant à renforcer la lutte contre les pollutions plastiques.
« Pris en application de l’article 47 de la Constitution, le présent projet de loi a pour objectif de doter notre pays des moyens de lutte contre les pollutions liées aux plastiques à usage unique par des mesures préventives, des mesures incitatives et interdictions visant l’amélioration du cadre de vie, de la préservation de l’environnement et l’instauration du principe de la responsabilité élargie des producteurs », apprend-on officiellement.
La particularité de ce projet de texte est qu’en dehors des interdictions de ventes de plastiques polluants, l’Etat entend désormais prendre des mesures incitatives pour encourager les acteurs en matière de lutte contre les pollutions plastiques. Aussi, en dehors des distributeurs, l’Etat compte désormais établir la responsabilité des producteurs des plastiques polluants, dès le départ de l’usine. Car jusqu’ici, des mesures de lutte visaient notamment l'interdiction de vente des plastiques polluants.
Depuis le 1er juillet 2010, l’usage et l’importation des sachets plastiques non recyclables au Gabon sont formellement interdits. Mais cette restriction n’est pas toujours respectée. Selon Greenpeace Afrique, un sac plastique, c’est minimum 150 ans avant que ça soit détruit. Pour certains, ça va jusqu’à 400 ans.
Sur place au Gabon des initiatives de lutte contre les plastiques polluants existent tout de même. Par exemple, la Société des brasseries du Gabon (Sobraga) et ses partenaires locaux déclarent avoir ramassé 42 tonnes (soit plus de 1,4 million de bouteilles PET) de bouteilles plastiques usagées au mois de février 2021, et 62,7 millions depuis juin 2019. Ce qui reste insignifiant comparé au nombre de bouteilles et de déchets plastiques produits au Gabon chaque jour. Seulement dans la capitale Libreville, 600 tonnes de déchets sont produites par jour, dont 50 à 70 % sont constitués de déchets plastiques, selon le ministère de l’Environnement.
Sylvain Andzongo