(Le Nouveau Gabon) - A l’occasion de la Journée Internationale de la Femme, ce 8 mars 2021, Rose Christiane Ossouka Raponda, Premier Ministre, Chef du Gouvernement du Gabon, adresse ce message à nos lectrices et lecteurs.
Le Gabon au rendez-vous de l’Histoire pour ses citoyennes
Notre pays a toujours considéré, historiquement, le sujet de l’Égalité comme un enjeu majeur pour le développement des droits humains et pour le progrès économique. Piliers de la vie culturelle, de nos foyers, de nos communautés, de notre concorde nationale, les femmes constituent au Gabon les maillons essentiels de notre vivre-ensemble.
L’Égalité entre les femmes et les hommes a particulièrement été consacrée par le Président de la République, Son Excellence Ali Bongo Ondimba, qui a décrété la Décennie de la Femme Gabonaise en 2015. Cette conviction forte du Chef de l’État, quant à la place centrale des femmes dans notre pays, a engagé les institutions gabonaises dans un travail d’intensification de la promotion et la protection des droits de la femme, et de renforcement de leur autonomisation.
Néanmoins, d’importantes inégalités juridique, sociale et économique subsistent, auxquelles nous devons accepter de nous confronter.
La scolarité de nos filles est ainsi toujours fortement affectée par les grossesses précoces qui concernent 1 fille sur 2, entre 15 et 19 ans. 78% de ces dernières deviennent élèves-mères à 19 ans. 90% des victimes de violences sexuelles sont des femmes et 83% des victimes de violences économiques sont aussi des femmes. Tout comme les femmes sont encore deux fois plus touchées par le VIH SIDA que les hommes.
A la lueur de ces chiffres inacceptables, des travaux menés, résultats d’un processus de concertation de plus d’un an entre acteurs publics, privés et associatifs, ont contribué à soutenir le Gouvernement dans la définition d’un plan d’action inédit et historique, en faveur de la promotion des droits de la femme et de la réduction des inégalités hommes-femmes.
Alors que la place tenue par les femmes s’est révélée à la fois essentielle et fragilisée face à la Covid-19, sur notre continent comme partout dans le monde, le Gabon fait ainsi le choix courageux en 2021 de miser sur l’égalité des genres pour renforcer son pacte social.
Condition nécessaire vers le chemin de l’égalité concrète et de cette résilience, la lutte contre les violences faites aux femmes doit en être considérée comme l’un des piliers. Les violences basées sur le genre constituent une atteinte grave aux droits fondamentaux. Leurs conséquences sur la vie économique et sociale sont multiples, diffuses, parfois inexprimables, et sont un frein au fonctionnement efficient de notre pays.
Toutes les données, pourtant, s’accordent à confirmer qu’une égalité accrue entre les hommes et les femmes renforce l’adaptation des sociétés face aux risques de fragilité. Il s’agit alors de s’attaquer à ces facteurs pour permettre aux femmes de s’affirmer dans leurs droits et d’exprimer leurs pleins potentiels.
Aussi, ce pacte social auquel nous sommes particulièrement tous attachés, ne saurait-t-il s'accommoder de certaines formes de violences ou de droits formels pas toujours réels. Car, si la législation gabonaise a fait des progrès significatifs en matière de lutte contre les atteintes aux personnes, l’égalité de fait est encore bien loin dans nos quotidiens.
De trop nombreuses femmes sont encore discriminées et ne peuvent jouir pleinement de leurs droits.
Lutter contre ces discriminations est, entre autres, le sens de l’engagement et de l’action du Gouvernement.
Les projets de loi et les mesures sur lesquels nous travaillons, se proposent de généraliser l’éducation à l’égalité, de renforcer la prise en charge médico-sociale des femmes, d’assurer une justice plus protectrice à leur égard, en définitive, de poser plus concrètement les fondements de l’égalité.
Ces projets de lois détermineront, pour la première fois, les principes et les objectifs d’une approche intégrée de l’égalité́, s’appuyant sur des mesures spécifiques fortes. Celles-ci concernent notamment la lutte contre la déscolarisation précoce des jeunes filles avant l’âge de 16 ans, l’obligation de prendre en charge sans délai les victimes de violences, la gratuité du certificat médical délivré par les professionnels de santé, ou encore, l’autorisation de divorce par consentement mutuel.
Ainsi, la modernisation de notre corpus juridique vient répondre à des problématiques actuelles concernant les femmes.
Nous continuerons ces prochains mois d’être mobilisés avec l’ensemble des acteurs, dont nous saluons le travail remarquable, et qui œuvrent au quotidien pour protéger les femmes partout sur le territoire. Ces femmes qui sont nos mères, nos sœurs, nos filles.
Eduquer, prévenir, protéger, sanctionner, seront les conditions indispensables pour aider à faire face aux injustices collectives. Nous n’aurons de cesse d’agir et, pour cela, nous nous appuierons sur tous les leviers tant dans la sphère privée que dans l’espace public.
C’est l’engagement du Gouvernement, et c’est ma ferme détermination, non seulement, en tant que femme, mais aussi, en tant que Premier Ministre.