Progec: le patronat et l’Aganor s’accordent pour le contrôle de la conformité des produits qui entrent au Gabon

Gestion Publique
mercredi, 03 novembre 2021 07:18
Progec: le patronat et l’Aganor s’accordent pour le contrôle de la conformité des produits qui entrent au Gabon

(Le Nouveau Gabon) - Après dix mois de concertations et d’échanges, le patronat gabonais et l'Agence gabonaise de normalisation (Aganor) sont parvenus à trouver un terrain d’entente sur la mise en application de l’arrêté signé en 2020 sur le programme gabonais d’évaluation de la conformité (Progec). Un arrêté qui fixe les conditions d’application de l’évaluation de la conformité aux normes des produits qui entrent et sortent du Gabon, et dont la mise en œuvre en l’état n’était pas favorable aux entreprises selon le patronat.

La Confédération patronale gabonaise (CPG) et l’Aganor ont alors réexaminé le Progec et signé le 2 novembre à Libreville, un accord de partenariat permettant désormais aux entreprises gabonaises de travailler étroitement avec l’Aganor pour faciliter l’importation et l’exportation des produits qui répondent aux normes.

« Il s’agit d’un accord de partenariat plus important qu’il ne l’était par le passé entre l’Aganor et les entreprises de la CPG notamment les entreprises industrielles et leurs sous-traitants. En effet, il permettra à ces sociétés-là de s’adresser directement à l’Aganor désormais afin d’obtenir les certificats de conformité nécessaires à l’importation de leurs marchandises qu’elles soient des pièces de rechange, intrants industrielles, machines et autres. Ça permet donc de ramener de la souveraineté à l’Aganor puisque naguère, ces contrôles étaient exclusivement faits à l’étranger », a expliqué Bertrand Courties, 1er vice-président de la CPG en charge des normes et de la politique industrielle.

Ainsi, « désormais, les Gabonais pourront étudier les dossiers qui leurs seront soumis afin de statuer sur l’éventuelle conformité des produits et d’avoir une décision locale et épargner ainsi aux entreprises de dépenser en Euro à l’étranger pour obtenir ces documents », poursuit-il.

Car, jusqu’à présent, apprend-on, l’évaluation à la conformité aux normes des produits importés se fait initialement avant que ces produits ne soient embarqués pour la destination Gabon. Ce d’autant plus que l’Aganor ne dispose pas des moyens encore moins de l’expertise requise pour tous les contrôles. Et c’était d’ailleurs ce manque d’expertise qui était décrié par la CPG lorsqu’elle s’opposait à l’entrée en vigueur du Progec. « Ce que nous gagnons après échanges avec la CPG, c’est qu’il y a une possibilité dans le cadre de l’accompagnement que nous nous devons aux industriels et leurs sous-traitants, de faciliter les procédures. Il y a parmi les produits importés ce qui ne nécessite pas forcément des étapes qui actuellement se font à l’extérieur. Et dorénavant, ces étapes seront exécutées localement par l’Aganor. Et certains produits également n’exigeant pas les contrôles qui se font actuellement à l’extérieur, peuvent être exécutés par l’Aganor », a indiqué Abdu Razzaq Guy Kambogo directeur général de l’Aganor.

Cependant, le manque d’expertise et de laboratoires pour le contrôle de la conformité de ces produits pourrait constituer une difficulté majeure. « L’Aganor ne dispose pas de l’expertise requise, mais l’Aganor dispose de l’essentiel de l’expertise qu’il faut pour faire des analyses documentaires par exemple. Ce dont l’Aganor ne dispose pas en suffisance en termes de qualité et de performances ce sont les laboratoires. Or, parmi les produits importés, il y en a qui nécessitent des tests en laboratoire qui ne peuvent pas pour l’instant être exercé au Gabon », explique Abdu Razzaq Guy Kambogo. Il rassure qu’en attendant d’avoir l’expertise nécessaire, l’Aganor va continuer à s’appuyer sur des mandataires avec qui l’agence travaille actuellement au niveau international. « Et cela continuera parce que nous ferons face naturellement, à des importations complexes, à des importations qui nécessitent ces contrôles, ces tests en laboratoires », poursuit-il. Pour accompagner l’Aganor dans cette lancée, la CPG a pris l’engagement d’appuyer l’agence dans la mise en place de nouveaux laboratoires multidimensionnels. « Ça veut donc dire que progressivement, nous aurons à certifier les laboratoires existants et à développer d’autres laboratoires de façon à couvrir tous les secteurs qui l’exigent », confie Abdu Razzaq Guy Kambogo.

Progec

Les échanges entre l’Aganor et la CPG ayant abouti à la signature de ce partenariat ce 2 novembre ont débuté à la suite des incompréhensions entre les deux parties s’agissant de l’entrée en vigueur du Programme gabonais d’évaluation de la conformité (Progec) dans sa deuxième phase prévue pour janvier 2021. A en croire le DG de l’Aganor, ces incompréhensions ont été élagués et désormais le patronat et l’Aganor ont établi des points de coopération et de collaboration directe un peu plus soutenu et régulier. « Nous sommes allés en profondeur du contenu du texte pour tous se mettre d’accord », a affirmé le DG de l’Aganor. Cet accord permet de préparer le Gabon à l’ouverture de son marché à la zone de libre-échange continentale (Zlecaf).

Le Progec est un programme mis en place pour assurer la conformité des produits avec les normes et règlements techniques applicables au Gabon dans le but d’empêcher l’importation de marchandises dangereuses, de contrefaçon et/ou non-conformes aux normes en vigueur ainsi que de protéger les consommateurs et les intérêts des producteurs locaux.

Sandrine Gaingne

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