(Le Nouveau Gabon) - Au total, 511 actes de naissances et jugements supplétifs ont été établis aux enfants des communautés autochtones du département de la Zadié à Mékambo, dans la province de l’Ogooué-Ivindo au cours de l’année 2020. Le ministre gabonais des Affaires sociales, Prisca Nlend Koho, a officiellement remis ces actes de naissance aux bénéficiaires, jusqu’ici sans existence légale. D’où le surnom d’enfant fantôme qui leur est souvent donné.
« Ça vient aider le peuple de la forêt pour bénéficier des droits comme la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS, un service qui donne accès à la gratuité des soins de santé) », a confié Pascal Nzoua, chef de service affaires sociales à Mékambo.
L’initiative intervient dans le cadre du programme national de l’établissement d’actes d’état civil et du renforcement du système d’État civil au Gabon. Un programme mené par le gouvernement gabonais en partenariat avec les Nations unies et qui ambitionnait de délivrer 20 000 actes de naissance avant le 31 décembre 2020 aux enfants n’ayant pas d’existence légale dans le pays.
Cette opération constitue le prolongement d’une autre qui s’est déroulée en 2017-2018 et au cours de laquelle 15 000 dossiers d’enfants sans acte de naissance avaient été traités. Dans ce lot, 7400 enfants légalement « invisibles » restent encore dans l'attente de leur acte de naissance.
En dépit de la législation et des conventions internationales ratifiées par le pays, des milliers d’enfants ne disposent pas d’acte de naissance au Gabon. Selon les services sociaux, cette situation est favorisée par la pauvreté, l’ignorance, la précarité des femmes, dont un nombre non négligeable accouche clandestinement du fait des coûts de maternité prohibitifs. L’opération de restitution des actes de naissance et des jugements supplétifs débutés dans la province de l’Estuaire se poursuit à l’intérieur du pays.
Brice Gotoa