(Le Nouveau Gabon) - Selon le Conseil national du plan d’accélération de la transformation (Cnpat), 317 projets couvrant les trois axes du Plan d’accélération de la transformation (PAT) ont été suivis entre janvier 2021 et juillet 2023. « Actuellement, 30% de ces projets sont livrés. Ce pourcentage sera porté à environ de 90% d’ici la fin de l’année sachant que le niveau d’avancement physique moyen des projets en cours d’achèvement est de 70% », a déclaré Sylvain Moussavou Boussougou (photo), secrétaire exécutif du Cnpat. C’était le 31 juillet dernier à Libreville lors de la présentation du bilan provisoire du PAT. Ce, à environ cinq mois de la fin de ce programme triennal.
Pour le secrétaire exécutif du Cnpat, le bilan est globalement satisfaisant. « L'objectif de relance de l'économie gabonaise a été pleinement atteint. En effet, après avoir traversé une sévère récession en 2020 avec une croissance négative de 1,8%, due aux effets de la pandémie de la COVID-19, l'économie nationale a connu un début de reprise, enregistrant une croissance positive de 1,5% en 2021, qui s'est accélérée pour atteindre 3,0% en 2022 », soutient-il.
Toutefois, des efforts restent à faire pour atteindre tous les objectifs fixés dans le cadre du PAT qui arrive à son terme à la fin de cette année.
Pétrole et bois
Les projets réalisés au cours de cette période se répartissent dans les secteurs clés de l’économie gabonaise qui sont les hydrocarbures, la forêt, les mines, l’énergie, l’agriculture et la pêche.
Dans le secteur pétrolier par exemple, des réformes visant à tracer et à rendre transparent les revenus pétroliers et miniers ont été posées avec le retour du Gabon à l'Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) en octobre 2021. Toutes les réformes et projets mis en place dans le secteur ont permis d’augmenter de 3,3% à 75,7 millions de barils la production pétrolière. « Il est bon de rappeler ici que la production de notre pays connaît une baisse depuis 2003 de l’ordre d’environ 20% », a précisé Sylvain Moussavou Boussougou.
Dans le secteur bois, l’on a enregistré la création de nouvelles plateformes industrielles dans le Moyen Ogooué et dans le Haut-Ogooué pour favoriser l’augmentation de la contribution de la filière dans la création de la richesse nationale et des emplois, ainsi que la mise en place d'un système de traçabilité des bois coupés en vue d’assurer le suivi et le contrôle optimal de toutes les étapes d’exploitation de la ressource, de la coupe du bois à son exportation en passant par le transport et la transformation. Ainsi, le PIB nominal généré par les activités liées à la filière bois est en progression. Il se situe à plus de 470 milliards FCFA, soit un taux de réalisation de l’objectif PAT de 61,2%, apprend-on. Ce PIB a été multiplié par trois depuis 2009 grâce à la décision prise en 2010 par le président de la République d’interdire l’exportation des grumes et de créer la Zone économique spéciale de Nkok.
Mines et agriculture
Dans le secteur minier, la production de manganèse a été dynamique grâce à l’activité des trois principaux opérateurs du secteur, atteignant l'objectif de 10 millions de tonnes pour 2023, et le PIB minier du Gabon est en bonne voie d'atteindre l'objectif de 430 milliards FCFA avec un taux de réalisation de l’objectif de 87,4%, a-t-il souligné.
Dans l’exploitation du fer, de l’or, il y a aussi eu des progrès avec notamment l'exploitation du fer qui est en train de démarrer avec les gisements de Belinga et de Baniaka. S’agissant de l’or, la Société Équatoriale des Mines (SEM), aux côtés d’autres opérateurs privés, structure progressivement cette filière. « Après avoir constitué des réserves d’or de 350 kg raffinés et coulés en lingots, pour une valeur de 13 milliards de FCFA, elle a œuvré pour la mise en place de la première usine de transformation de l'or au Gabon et en Afrique centrale depuis juin 2022 », soutient le secrétaire exécutif du Cnpat.
Dans le domaine des agro-industries, les performances en matière de production et d’exportation ont fortement augmenté en ce qui concerne l’huile de palme et l’hévéaculture d’après le Secrétaire exécutif du CNPAT. Ainsi, la production de l’huile de palme rouge a atteint 147 940 tonnes en 2022 contre 70 340 tonnes en 2020. « Les exportations se chiffrent à 100 460 tonnes contre 46 595, contribuant ainsi à diversifier les exportations de notre pays. Les exportations de caoutchouc ont atteint 18.108 tonnes contre 8 567 tonnes en 2020 », explique-t-il.
Aussi, des Zones Agricoles à Forte Productivité (ZAP) ont été créées entre autres, dans les provinces de l'Estuaire, du Moyen-Ogooué, de la Ngounié et du Haut Ogooué, afin de parvenir à l’autosuffisance alimentaire dans un contexte où le Gabon importe près de 450 milliards de FCFA de produits alimentaires pour nourrir sa population en raison d'une production locale insuffisante.
Énergie et routes
D’autres projets à l’instar du Programme intégré pour l’alimentation en eau potable et l’assainissement de Libreville (Piaepal), du Projet accès aux services de base en milieu rural et renforcement des capacités (Pasbmir) sont en cours et devraient permettre à terme d’améliorer la desserte en eau et en électricité dans le pays.
S’agissant des infrastructures routières, ce sont près de 3 000 km de routes qui ont été réhabilitées et près de 500 km de routes bitumées et pavées, apprend-on. D’autres projets dans le secteur de l’éducation, de la santé et bien d’autres, ont tout aussi été réalisés dans le cadre du PAT.
Le plan d’accélération de la transformation de l’économie gabonaise a été lancé en janvier 2021 dans le but de relancer l’économie du pays en vue de faire face à la récession occasionnée par la crise sanitaire. Il s’articulait autour de 3 pivots, 12 batailles clés et 34 projets. L’objectif à travers ce plan triennal (2021-2023) était de hâter la transition vers l’après-pétrole, en accélérant les nouveaux moteurs de croissance et en repensant le modèle social du Gabon.
Sandrine Gaingne