(Le Nouveau Gabon) - Au 30 septembre 2020, les réserves excédentaires des banques en activité dans la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad), étaient de 2331,6 milliards FCFA, selon le bulletin du marché monétaire de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac).
Cela représente 21% des besoins de recettes budgétaires de l’exercice 2021 pour cinq pays de la Cemac (les chiffres de la Guinée équatoriale ne sont pas publiés), soit un montant total de 10 996 milliards FCFA, selon l’Agence Ecofin.
Ce volume de ressources excédentaires est tel que la Beac avait décidé avant que ne survienne la Covid-19, d’effectuer des ponctions de liquidité dans le système bancaire sous-régional. Elle disait craindre que cet excès de liquidité ne devienne une contrainte sur la stabilité extérieure de la monnaie, au cas où les banques injecteraient leurs ressources excédentaires dans les économies de la Cemac.
Or, les banques dans la zone ne semblent pourtant pas enclines à prêter massivement aux acteurs économiques. Entre septembre 2018 et 2020, l’encours des crédits bancaires à l’économie de la sous-région a été en baisse de 119 milliards FCFA. Elles expliquent que la plupart de leurs ressources sont des dépôts à vue ou à court terme. Pourtant, elles sont prêtes à stocker de la ressource sans aucune rémunération.
Au Cameroun, la plus importante économie de la sous-région en termes d’actifs financiers, on a assisté à un léger frémissement, avec une hausse de plus de 210 milliards de sur l’encours entre septembre 2019 et 2020. Dans d’autres pays importants comme le Congo et le Gabon, les tendances sont à la baisse.
Il est difficile de prévoir que les banques de la Cemac augmenteront les crédits accordés à l’économie au cours de l’année 2021. Tout dépendra finalement de la capacité des pays à rassurer le secteur.
Le financement du secteur public se présente comme le moins risqué dans la région. Mais dans un récent rapport de mission au sein des administrations de la Cemac, le Fonds monétaire international (FMI) a expliqué qu’il était favorable à une réduction des engagements bancaires au profit des États.
Il n’est pas certain que les banques ont plusieurs alternatives. Dans le secteur privé, les crédits dont le remboursement est devenu à risque sont en hausse, et la reprise économique n’est pas équitablement ressentie.
Idriss Linge