(Le Nouveau Gabon) - La Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) pourrait constituer un risque majeur pour les activités d’exploitation de la Banque centrale commune aux pays membres de la Cemac, si de bonnes décisions ne sont pas prises, a appris l’Agence Ecofin, de sources proches des institutions de cette sous-région. Un conseil extraordinaire des ministres de l’Économie et des Finances de la communauté se tient à Yaoundé au Cameroun et le sujet est à l’ordre du jour.
Selon les éléments collectés, la BDEAC a exprimé des besoins de refinancement pour des projets publics et privés. Si les projets privés ne causent pas de souci particulier, ceux relevant du domaine public font l’objet de contraintes. La première est que les statuts de la Beac ont été modifiés pour éviter que l’institution ne refinance les États et institutions publiques communautaires par des injections monétaires. La deuxième contrainte est que les interventions de la Banque centrale ne se font que dans les limites des fonds propres libres et disponibles.
Malgré ces contraintes, la Beac a trouvé un mécanisme qui lui permet de mettre toutes les parties prenantes d’accord. Mais la mise en œuvre de ce mécanisme exceptionnel accroît l’exposition de l’institution d’émission monétaire aux éventuelles défaillances de la Banque de développement sous régional.
« Le niveau d’exposition de la Beac sur la BDEAC pourrait atteindre un montant plus de 310 milliards de FCFA en cas de mobilisation de tous les financements autorisés par les organes compétents de la Banque centrale », indique une source au fait du dossier. « Le risque encouru par la Beac du fait de l’appui financier apporté à la BDEAC représenterait plus de 50% de ses fonds propres », ajoute-t-elle.
Les ministres et par la suite les chefs d’État de la sous-région devront donc examiner ce dossier afin de prendre les résolutions qui s’imposent. Mais l’idéal, selon les experts, serait que la BDEAC puisse se servir de ses propres atouts pour mobiliser de l’argent sur le marché des capitaux.
Les demandes de refinancement concernent 5 projets d’un montant global de 155 milliards FCFA. Le Tchad et le Gabon sont les principaux demandeurs. Ces deux pays pétroliers de la Cemac accèdent plus difficilement au marché des capitaux sous régional.
Idriss Linge