(Le Nouveau Gabon) - Pour réussir sa transition énergétique, le Gabon veut au cours des prochaines années, renforcer la présence des Gabonais dans le secteur pétrolier et gazier, a indiqué le ministre du pétrole Vincent De Paul Massassa. Il s’exprimait ainsi ce 20 octobre 2021 à l'ouverture du tout premier sommet sur le pétrole, le gaz et la transition énergétique, organisé par le Gabon avec l’appui de IN-VR.
Impliquer davantage les Gabonais se fera à travers la valorisation du « local content » (contenu local), qui consiste pour les multinationales à intégrer les nationaux dans leurs activités pour le transfert de technologie. « Par le Contenu local, nous regardons surtout ici, la prise en mains de l’expertise qui doit être développée par les autochtones en vue d’assurer la continuité de l’exploitation des hydrocarbures fussent-ils des hydrocarbures moins polluants notamment le gaz naturel », explique Vincent De Paul Massassa.
Et la loi pétrolière dans sa révision de 2019 fait obligation désormais, d’une réservation aux Gabonais, de certaines activités dans le secteur des hydrocarbures, dans le domaine industriel. Cette loi fait également obligation aux industriels qui opèrent dans le pays, d’apporter leur accompagnement aux Gabonais qui veulent se lancer dans le secteur. Et « il faut que les opérateurs comprennent l’exigence et l’obligation de ce que les sociétés locales doivent participer à la chaîne de valeur et l’accompagnement nécessaire doit leur être octroyé », a affirmé Vincent De Paul Massassa.
L’accompagnement pourrait par exemple, si l'expertise n’y est pas, consister à « les accompagner pour les montages et la création des structures opérant dans le secteur des hydrocarbures et même des mines. Ces industriels doivent s’assurer que les structures nationales poussent également pour s’arrimer aux standards internationaux et surtout s’assurer que derrière, il y a une garantie de résultat et d’efficacité dans ce qui se fait. Donc, c’est un processus qui commence. C’est un processus pour le court, moyen et long terme. Il s’agira pour les industriels d’essayer d’identifier quelles sont les activités pour lesquelles les autochtones pourront se lancer dans le court terme », a expliqué le membre du gouvernement.
Comme accompagnement, des multinationales présentes au Gabon à l’instar de Total Gabon ont créé des écoles afin de former des ingénieurs spécialisés. D’autres compagnies envoient des étudiants, à travers des partenariats, dans des écoles à l’étranger, apprend-on. Aussi, selon le ministre du Pétrole, des infrastructures sont en train d’être construites afin de donner des moyens au Gabon pour davantage impliquer les nationaux dans les hydrocarbures. Selon le membre du gouvernement, « des efforts sont faits. Nous n’avions pas d’infrastructures. Aujourd’hui, il y a des infrastructures qui sont construites », par les entreprises étrangères et l’Etat gabonais. Les autorités veulent ainsi qu’à moyen terme, il y ait au moins une société gabonaise qui ait pignon sur rue dans le secteur, au même titre que les entreprises étrangères qui contrôlent actuellement le secteur des hydrocarbures dans le pays.
Le tout premier sur le pétrole, le gaz et la transition énergétique se tient en présentiel et en visioconférence du 20 au 22 octobre 2021 à Libreville sur le thème « Révéler, valoriser et exploiter le potentiel gazier du Gabon ». Soutenu par le Plan d’accélération de la transformation (PAT), ce sommet « est non seulement l’occasion de faire un point sur les questions relatives à la transition énergétique, mais également de nous projeter dans le futur, avec des objectifs clairs à atteindre à l’horizon 2023 et au-delà», soutient le ministre du pétrole. L’objectif visé par la transition énergétique et la monétisation du gaz, étant de réduire l’indépendance du Gabon sur l’importation des produits finis et amorcer le basculement vers une énergie propre.
Sandrine Gaingne
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