(Le Nouveau Gabon) - Depuis le 11 janvier dernier, jour d’entrée en grève des travailleurs du secteur de l’eau et de l’électricité et du pétrole, les revendeurs des unités Edan (pour les compteurs prépayés d’électricité), ont du mal à s’approvisionner auprès de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). Ceci, en raison de la grève observée par les agents regroupés au sein du Syndicat national des travailleurs du secteur de l’eau et de l’électricité (SYNTEE+), syndicat majeur du secteur de l’énergie avec 25 délégués sur les 39 existants.
« Je me suis rendu le 12 janvier à la SEEG pour acheter des unités Edan comme d’habitude que je revends. Mais, tout était fermé. Il était 14 heures. On m’a demandé de repasser le lendemain matin car les agents étaient en grève et n’assuraient que le service minimum. Ce qui m’a pénalisé car, je n’ai pas pu satisfaire beaucoup de clients ce jour-là. Ce n’est que le lendemain vers 10 heures que j’ai pu acheter des unités, car, il y avait affluence à l’agence siège. D’ailleurs tout le monde n’a pas été servi parce que, l’agence fermait à 11heures. Un gros manque à gagner pour nousi », raconte Moussa, revendeur des unités Edan au carrefour Charbonnage à Libreville.
Cette situation a également rendu difficile l’approvisionnement en unités Edan pour les populations. « J’ai été forcé de dormir dans le noir après avoir fait le tour de plusieurs points de vente au Bas de Guégué et au charbonnage. Tous ces revendeurs disaient la même chose. Ils n’avaient pas d’unité à cause de la grève. Malheureusement pour moi, j’ai essayé d’acheter du crédit via le mobile money et ça n’a pas marché non plus. Une situation vraiment stressante », témoigne Roger, un client.
Un service minimum est instauré de 7h30 à 11h
A la SEEG, le Syndicat national des travailleurs du secteur de l’eau et de l’électricité (Syntee+) reconnaît qu’il peut y avoir quelques perturbations sur le réseau du fait de la grève. Mais assure qu’un service minimum est instauré de 7h30 à 11h dans trois agences au lieu de sept en temps normal et avec des équipes réduites. « Pour le service de dépannage par exemple, c’est une seule équipe qui travaille par tranche horaire contre trois avant la grève. Notamment, une équipe au lieu de trois entre 6h et 14h et une autre au lieu de trois entre 14h et 22h. Seule l’équipe de nuit 22h-6h reste inchangée. Pour la commercialisation, il y a également une équipe qui travaille en électricité et une en eau », explique Sandrine Ogoula, la présidente du Syntee+.
A l’en croire, l’objectif de la grève n’est pas de nuire à la population, mais, plutôt de montrer au gouvernement qu’ils sont ouverts au dialogue pour un retour à la normale dans le secteur de l’énergie au Gabon. « C’est la raison pour laquelle nous avons allégé la grève. Lors des précédentes grèves par exemple, nous fonctionnions avec une seule agence pour le service minimum. Mais, cette fois, nous avons laissé ouvertes trois agences qui sont la SNI Owendo, Oloumi, et l’agence du siège. Ceci, pour continuer à satisfaire les populations », a-t-elle ajouté.
Appel au dialogue
Les travailleurs regroupés au sein du Syntee+ appellent le Premier ministre à ouvrir le dialogue avec les syndicats en grève afin qu’une solution soit trouvée. Mais, d’ores et déjà, apprend-on, Alain-Claude Bilie By Nze, ministre gabonais de l’Énergie s’est entretenu le 11 janvier dernier avec les syndicats pour tenter de désamorcer la grève. Et au cours de la rencontre, le membre du gouvernement a promis aux grévistes que les agents de la SEEG allaient être exemptés de l’obligation de présenter un pass sanitaire pour accéder aux agences de la SEEG. « Mais, c’est une promesse qui reste verbale. Nous voulons qu’elle soit écrite. Car c’est contraignant de présenter un test ou un carnet de vaccination à chaque fois qu’on vient au travail », soutient la présidente du Syntee+.
Rappelons que les agents du secteur pétrolier et de l’énergie sont actuellement en grève pour protester contre le pass sanitaire (obligation vaccinale et test Covid-19), et la discrimination sociale et professionnelle des non-vaccinés, en vigueur dans le pays du fait de l’application des nouvelles mesures gouvernementales de lutte contre la pandémie. Les syndicats en grève sont le Syndicat national des travailleurs du secteur de l’Eau et électricité (Syntee), le Syndicat des employés ex-employés retraités du pétrole et activités connexes (Seerpac) et l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep).
Sandrine Gaingne
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