(Le Nouveau Gabon) - « L’approvisionnement des industriels dans les stations-service » est désormais interdit au Gabon, selon une correspondance du ministre gabonais du Pétrole adressée aux sociétés de distribution des produits pétroliers. D’après Vincent De Paul Massassa, la politique de stabilisation des prix des produits pétroliers est « exclusivement destinée aux ménages », indique-t-il dans cette lettre datée du 29 juin 2022.
Vincent De Paul Massassa demande également aux marketers de prendre des dispositions « afin d’installer des barres de hauteur à l’entrée et à la sortie de l’ensemble de vos stations-service pour empêcher les grumiers et autres gros consommateurs de s’y approvisionner. Vous veillerez à vous assurer que, grâce à des dispositifs amovibles, seuls les camions-citernes de distribution des produits pétroliers accèdent à vos stations-service », prescrit le membre du gouvernement. Par ailleurs, dans une autre note signée à la même date et citée par Gabonreview, le ministre du Pétrole limite « la vente des carburants en station-service à un volume maximal de 100 litres par clients ».
Cette décision rejoint une recommandation du Fonds monétaire international (FMI) qui estime que les entreprises n’ont pas besoin de bénéficier des subventions sur les hydrocarbures (hors pétrole lampant et gaz butane). « Il n’y a pas de raison que le gouvernement subventionne une entreprise. Donc, le gouvernement a décidé de relever les prix graduellement d’ici la fin de l’année, pour qu’il n’y ait plus de subventions aux entreprises. Et ce processus graduel va continuer. Parce que de la même façon qu’il n’y a pas de raison que le gouvernement subventionne les entreprises, il n’y a pas aussi de raison que le gouvernement subventionne les gens qui ont les moyens de payer leur carburant à la pompe. Et beaucoup de personnes au Gabon ne devraient pas être subventionnées parce qu'elles sont de la haute classe », a expliqué Agou Gomez Gbedia, représentant résident du FMI au Gabon, au cours d’une rencontre avec les médias, le 28 juin dernier.
Toutefois, certains observateurs redoutent que cette décision entraîne des effets contre-productifs. Notamment le renchérissement des produits de consommation. Celui-ci proviendrait de la répercussion des coûts de l’énergie par les industries.
Sandrine Gaingne
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