(Le Nouveau Gabon) - Pour palier ses insuffisances énergétiques, le Gabon s’active à combler l’énorme gap dans ce secteur afin de porter son offre énergétique à 1200 MW en 2020 pour des ambitions d’un accès à l’électricité sur l’ensemble du territoire, tout en réduisant progressivement la part de l’énergie produite à partir de combustibles fossiles.
Pour tenir ces engagements, le gouvernement a fait la part belle aux barrages hydroélectriques. D’autant plus que la nouvelle politique de développement du pays est désormais étroitement liée aux idéaux de développement durable.
Dans cette stratégie, les autorités gabonaises se sont engagées à supprimer progressivement la production d’électricité produite à partir du fuel lourd. Un vaste chantier de construction des barrages hydro-électriques a ainsi été initié depuis 2009, avec l’appui des partenaires bilatéraux et multilatéraux. Ces différents projets structurants s’articulent autour de la construction des barrages du Grand Poubara, dans le Sud-Est du pays et ceux du FE 2 et des chutes de l’Impératrice Eugénie, et enfin, du développement d’un autre barrage sur le site de Kinguélé Aval.
Le Grand Poubara situé sur le fleuve Ogooué, dont la première phase a été mise en production en septembre 2013, a permis d’injecter 160 MW supplémentaires dans le réseaux, afin de répondre à la demande croissante de la population et des industries sur cette partie du pays. Il permet en outre de desservir le Complexe métallurgique de Moanda ainsi que Franceville, la capitale provinciale du Haut-Ogooué. Un projet d’extension reste également en cours, en vue de la production de 120 MW supplémentaires pour assurer l’approvisionnement des industries de transformation de manganèse de Franceville. Son coût total est évalué à près de 200 milliards de FCFA.
D’autres projets sont en cours de réalisation. Il s’agit notamment de l’Impératrice Eugénie (84MW) et du FE2 (36MW) qui viennent d’être relancés après la résiliation du premier contrat en 2013, entre le gouvernement et la Compagnie de développement des énergies renouvelables (Coder), pour des motifs de non-respect des engagements pris par l’entreprise. Pour la reprise des travaux, l’Etat a confié la réalisation à l’entreprise chinoise, Gezhouba Group Company Ltd (Groupe CGGC). Le coût de ces deux projets est évalué à près de 119 milliards de FCFA.
Pour la bonne gouverne, la construction du barrage hydroélectrique de FE 2, est une composante du projet de création du réseau interconnecté du Woleu-Ntem, au nord du Gabon. Le FE2 devrait dégager une puissance de 36 MW. Sa construction devra permettre d’alimenter en énergie les principales localités de la province du Woleu Ntem, mais également de supprimer l’alimentation en énergie par des centrales thermiques actuellement en fonctionnement à Oyem, Bitam, Mitzic et Minvoul. Sa réalisation s’inscrit, tout comme celui de celui de l’Impératrice Eugénie, dans le cadre des défis du nouvel exécutif qui espère booster la production énergétique locale, alors qu’elle peine actuellement à dépasser les 500 MW.
La centrale hydroélectrique des Chutes de l’Impératrice Eugénie qui devrait générer 88 mégawatts de plus au compteur national, est appelée à alimenter les principaux pôles industriels et les localités situées sur l’axe Fougamou-Lambaréné-Libreville.
Dans ce même registre, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), le Fond gabonais d’investissements stratégiques (FGIS) et le Fonds d’investissement Méridiam ont signé, le 18 février 2016, un mémorandum d’entente pour la construction d’un barrage hydroélectrique sur le site de Kinguélé Aval. Dans la perspective d’un accroissement des besoins énergétiques de la capitale gabonaise, la SEEG a opté pour l’anticipation et le renforcement de la puissance actuelle, évaluée à 110 MW. Pour une durée de réalisation estimative de quatre ans et un coût d’investissement de l’ordre de 100 milliards de francs CFA, la mise en exploitation du barrage de Kinguélé Aval aura une capacité de production nominale de 60 MW et créera les conditions nécessaires à l’accélération du développement économique et l’amélioration du cadre de vie des habitants de Libreville à l’horizon 2020. Il contribuera en outre à l’amélioration du mix énergétique de Libreville, conformément au PSGE. La demande actuelle en énergie dans la capitale gabonaise s’accroît de 6% par an, soit 15 MW de plus tous les ans.
Synclair Owona