(Le Nouveau Gabon) - Dans une récente publication portant sur la dynamique des Investissements directs étrangers français (IDE) en Afrique centrale, la Direction générale du Trésor français révèle que ceux-ci restent fortement concentrés dans le secteur pétrolier.
Cette analyse indique, par ailleurs, que depuis le début des années 2000, le stock de ces IDE français en Afrique centrale a évolué au gré de la dynamique du secteur pétrolier. D’un montant de 1,2 Md EUR en 2000, ce stock a été multiplié par six pour atteindre plus de 7,6 Mds EUR en 2017.
Cependant, il a enregistré une baisse de 3,1 % sur un an en 2017 et se concentre aujourd’hui à près de 75 % dans le secteur extractif, principalement dans le pétrole et plus marginalement dans le secteur minier.
Dans cette cartographie des IDE français, la publication souligne que la tendance est également baissière au niveau du Gabon. Car, jusqu’en 2007, le pays représentait le principal destinataire des IDE français dans la zone, grâce aux importants investissements des groupes pétroliers (Total et Perenco en particulier).
Mais la baisse de la production pétrolière, conjuguée à l’absence de résultats d’exploration probants depuis le début des années 2010, et une fiscalité jugée non compétitive ont conduit le groupe Total à réduire progressivement les activités de sa filiale gabonaise.
En 2016, il a notamment cédé ses droits sur le gisement de Mboumba à l’Etat gabonais, trois ans avant la fin de son contrat. Un an plus tard, il revendait au franco-britannique Perenco une partie de ses actifs dans des champs arrivés à maturité. Dans le secteur pétrolier, le stock d’IDE français ne s’élevait plus qu’à 162,3 M EUR en 2017 (-80,5 % sur un an) et au total, les investissements français au Gabon ont été quasiment divisés par deux sur un an en 2017 (-45,5 %) pour s’établir à 736 M EUR, contre 1,8 Md EUR en 2013.
C’est le Congo qui représente de loin le premier pays d’accueil des IDE français en Afrique centrale. Son stock y est passé de 1 Md EUR en 2005 à 2,5 Mds EUR en 2010 et 5,7 Mds EUR en 2017. Cette progression (+130,2 %) a été portée par la mise en œuvre d’un important projet par le groupe Total sur le champ pétrolier offshore de Moho-Nord, dont la production a débuté en 2017. Le secteur pétrolier congolais concentrait ainsi, à lui seul, 70,6 % des IDE français de la zone en 2017.
Stéphane Billé