(Le Nouveau Gabon) - Dans le cadre de l’émission du programme télévisé « Face à Vous » diffusée simultanément sur Gabon 1ère, Gabon 24 et Radio Gabon, le 18 août, Erlyne Antonela Ndembet Damas, ministre de la justice, garde des Sceaux du Gabon a apporté des éclairages au sujet des réformes en cours dans le secteur.
Le membre du gouvernement est revenu sur des réformes qui concernent aussi bien les infrastructures carcérales, notamment les maisons d’arrêt, ainsi que les textes de loi relatifs aux peines et à leur exécution. En ce qui concerne la surpopulation carcérale, elle a indiqué que « le gouvernement effectue des travaux d’extension des prisons, en attendant la construction des nouvelles structures qui respecteront un peu plus les normes internationales ». Aussi, a-t-elle ajouté : « les travaux d’extension qui s’inscrivent dans le droit fil de la volonté des plus hautes autorités du Gabon d’œuvrer davantage en faveur du respect des droits de l’Homme en République gabonaise aideront à asseoir encore plus la notoriété du pays auprès des instances internationales, en matière de respect des droits de l’Homme ».
L’autre réforme abordée par le Garde des Sceaux concerne notamment les délais de détention. Cette réforme consistera à la mise en pratique des peines alternatives, contrairement à l’emprisonnement systématique, tel que préconisé dans le système judiciaire gabonais. Par l’instauration des peines alternatives à l’emprisonnement, le Code pénal prévoit, dans son chapelet de peines, que l’inculpé ou le prévenu pouvait faire un travail d’intérêt général pour payer sa dette à la société. Une bien belle manière, selon le membre du gouvernement, de respecter les droits de l’Homme et de lutter contre la surpopulation carcérale.
La réforme concernant le Juge d’application des peines devrait permettre quant à elle de veiller au respect des conditions de détention, que les délais de détention soient respectés, qu’il n’y ait plus des détenus qui passent des années en prison sans être jugés. Ce sera une juridiction ou un juge qui s’en chargera.
Si toutes ces réformes annoncées aboutissent, cela fera évoluer les conditions carcérales dans le pays. Car, dans son rapport 2019, l’ambassade des Etats-Unis au Gabon indiquait que, « Les conditions carcérales étaient très dures et potentiellement délétères en raison de la mauvaise qualité de l’alimentation, de l’insuffisance des installations sanitaires, du manque d’aération, d’une surpopulation extrême et de la médiocrité des soins médicaux. Les conditions dans les maisons d’arrêt et les centres de détention étaient comparables à celles des prisons. Il n’y avait pas d’aménagements spéciaux pour les détenus en situation de handicap »
A titre d'illustration, la prison centrale de Libreville était extrêmement surpeuplée ; construite pour accueillir 500 prisonniers, elle en contenait environ 3 000 personnes au moment de la diffusion du rapport 2019 au cours de l'exercice 2020.
Sylvain Andzongo