(Le Nouveau Gabon) - Dans le but d’accompagner les entrepreneurs gabonais face à la difficulté d’accès au financement, une Fondation pour les initiatives populaires (FIP) a été lancée le 18 juillet dernier à Libreville. Cette structure compte financer les porteurs de projets ainsi que les petites et moyennes entreprises et les très petites entreprises gabonaises.
L’objectif à travers cette fondation d’après Théophile Mbore, directeur exécutif de la FIP, est de développer un réseau d’entrepreneurs gabonais afin que « nous les Gabonais, on se réapproprie notre économie. Ça fait déjà deux ans qu’on travaille sur ce projet ».
Pour sélectionner les porteurs de projets éligibles à ces financements, un concours sera organisé la semaine prochaine, apprend-on. Mais, les bénéficiaires devront être membres de la fondation, « ce qui est gratuit. Il faut qu’ils montrent également leur implication et leur engagement en donnant une contribution de 1000 FCFA », explique Théophile Mbore. Il faudrait également que ces entrepreneurs gabonais soient inscrits sur l’application RISE UP Gabon, disponible sur Play Store dès demain.
Les projets retenus seront financés grâce aux fonds issus de la Responsabilité sociale des entreprises (RSE) des entreprises notamment. « On a plusieurs possibilités de levée des fonds. Entre autres, la levée des fonds au travers de la RSE qui est une obligation pour les entreprises. Parce qu’on œuvre pour les projets de proximité. Donc, l’État au travers du ministère du Commerce et des PME a demandé qu’on puisse nous mettre à disposition ces fonds-là, pour pouvoir financer les différents projets de proximité. Parce qu’aujourd’hui, on ne les utilise quasiment pas, et ce n’est pas normal », explique Théophile Mbore. Il précise que « ce n’est pas nous qui disposons des financements. C’est une commission constituée des membres de la fondation, mais aussi du ministère, de la société civile, des banques, des assureurs… ».
Pour des acteurs de la société civile, c’est une initiative à encourager dans la mesure où elle va contribuer à la promotion de l’entrepreneuriat local et bâtir un véritable tissu d’entrepreneurs. « Mais comme plusieurs autres initiatives avant, nous émettons de fortes inquiétudes. Car, c’est souvent l’immixtion du politique dans l’entrepreneuriat malheureusement. Et on espère que le politique ne va pas s’immiscer. Mais qu’il va par contre, accompagner de façon désintéressée cette initiative, pour lui donner tout son sens et permettre que dans les 5 à 10 années à venir, on puisse avoir de véritables entrepreneurs made in Gabon », explique Geoffroy Foumboula Libeka, membre de la société civile.
Sandrine Gaingne