(Le Nouveau Gabon) - En matière d’échanges commerciaux, la France perd progressivement du terrain dans les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC).
En 2018, ses exportations françaises à destination de ces pays se sont à nouveau contractées en 2018 (-1,8 % à 1 419 millions d’euros) et ce, pour la sixième année consécutive.
Selon les services de douanes françaises, au total, depuis 2012, les exportations françaises ont enregistré une chute de 38,9 %. La principale cause de cette contre-performance réside au niveau du ralentissement économique généralisé qui a prévalu ces dernières années dans cette zone, et qui s’est notamment traduit par une baisse des importations des pays de la CEMAC (-23,9 % à l’échelle de la zone entre 2014 et 2017).
A cela s’est ajoutée la crise économique déclenchée par la chute des cours des matières premières en 2014 qui n’a fait qu’amplifier cette tendance qui s’était en réalité engagée dès 2013.
Toutefois, la reprise qui semble se dessiner depuis plusieurs mois met en lumière les difficultés des opérateurs français qui, malgré le rebond de la croissance et des importations en Afrique centrale (+7,2 % en 2018 selon les estimations du FMI), peinent toujours à défendre leurs positions.
Le rythme de baisse s’est certes ralenti par rapport aux années précédentes (-20,0 % en 2017 et -13,6 % en 2016), mais cette évolution se révèle plus inquiétante dans la mesure où les ventes des principaux concurrents de la France – la Chine en tête, mais également la Belgique, les Pays-Bas, l’Italie, etc. – se sont redressées en 2017.
Après avoir fait jeu égal avec la France entre 2014 et 2015, la Chine a conforté sa place de premier fournisseur de la CEMAC, acquise en 2016, à la faveur d’un rebond de ses exportations de 8,7 % en 2017.
Malgré tout, la France se console tout de même avec la reprise de ses exportations vers certains pays notamment, la Guinée équatoriale (+53,7 %), le Gabon (+6,3 %) et la RCA, (+2,7 %), alors que la baisse était généralisée au niveau de la zone en 2017.
Stéphane Billé