(Le Nouveau Gabon) - Dans le cadre du conflit frontalier qui oppose le Gabon et la Guinée équatoriale sur la souveraineté des îles de Mbanié, des Cocotiers et de Congas dans la baie de Corisco, le ministère gabonais des Affaires étrangères informe ce jour que la Cour internationale de Justice (CIJ) a rendu, le 7 avril dernier, sa première décision. Elle porte sur un certain nombre de points de procédure : désignation des agents de chaque État, ordre de dépôt des mémoires des parties et délais de dépôt de ces mémoires.
« S’agissant des agents (qui sont des chefs de mission diplomatique spéciale habilités à engager l’État souverain devant la Cour), la CIJ a pris acte de la désignation par chaque État de ses agents. Pour le Gabon, il s’agit de Mme Marie Madeleine Mborantsuo (agent), le Pr Guy Rossatanga-Rignault, le Pr Guillaume Pambou-Tchivounda, M. Serge Thierry Mickoto Chavagne, ambassadeur du Gabon au Benelux et Mme Liliane Massala, ambassadeur du Gabon en France (Co-agents) », informe le ministère des Affaires étrangères.
Concernant l’ordre de dépôt des mémoires, il a été décidé que la Guinée équatoriale déposera le premier mémoire. Elle le fera le 5 octobre 2021. Et le Gabon déposera son contre-mémoire le 5 mai 2022.
Depuis plusieurs décennies, Libreville et Malabo se discutent la souveraineté des îles de Mbanié, des Cocotiers et de Congas dans la baie de Corisco, riche en ressources pétrolières. Outre les actions bilatérales, l’ONU a assisté les deux États dans le cadre d’une médiation entre 2003 et 2016. Si pendant les premières années, cette médiation visait la recherche d’une solution négociée au différend, à partir de juin 2008, la médiation a été exclusivement consacrée à la négociation du compromis juridictionnel (traité) devant permettre au Gabon et à la Guinée équatoriale de reconnaître la compétence de la CIJ pour trancher ce différend.
En novembre 2016, sous les auspices du secrétaire général de l’ONU, Ali Bongo Ondimba et Teodoro Obiang Nguema ont signé le compromis. Ce traité est entré en vigueur en mars 2020. La voie était désormais ouverte à la saisine de la CIJ. Le 5 mars 2021, la Guinée équatoriale a notifié à la CIJ le compromis, déclenchant ainsi l’ouverture de l’instance. Le 30 mars 2021 a eu lieu la première rencontre entre les parties et la présidente de la CIJ.
S.A.