(Le Nouveau Gabon) - Le Gabon veut réduire les ressources allouées à la lutte contre la corruption en 2023, selon ce qui transparaît du budget défendu le 7 décembre dernier au Parlement, par le ministre de la Promotion de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, Francis Nkea Ndzigue.
À cet effet, la Commission des finances, du budget et des comptes économiques de la Chambre haute a auditionné Francis Nkea Ndzigue, le ministre en charge de la lutte contre corruption au Gabon a déclaré : « Au titre de l’année 2023, le budget du ministère a été arrêté dans la loi de finances à 4 266 937 329 FCFA contre 4 303 393 249 FCFA dans la loi de finances 2022 ». Il apparaît ainsi une baisse de ressources de 36 455 920 FCFA.
Cette diminution de ressources, même infime, semble en contradiction avec les ambitions du gouvernement gabonais dont l’ambition est d’intensifier la lutte contre ce phénomène. En effet, Francis Nkea Ndzigue a annoncé au début de l’année 2021 que son département ministériel va monter en grade : sensibilisation, contrôle et sanction. « Nous allons privilégier le contrôle. Désormais la Navea [Autorité nationale de vérification et d’audit] fera le contrôle de ministère en ministère. La Navea ira de ministère en ministère pour vérifier les dotations budgétaires ; vérifier les encaissements et vérifier ce qui a été fait avec ces encaissements. Nous allons privilégier la sanction disciplinaire sur les agents publics », avait affirmé M. Nkea Ndzigue.
Sur la période 2012-2016, le Gabon a perdu 600 milliards de FCFA à cause de paiements frauduleux à des fournisseurs, selon une récente enquête de l’Agence nationale d’investigation financière. Ce qui a amené le gouvernement à durcir le ton en matière de lutte contre ce fléau. Selon le rapport 2021 de Transparency International, l’indice de perception de la corruption (IPC) du Gabon est de 31 sur une échelle de 0 (très corrompu) à 100 (très propre). D’après ledit rapport, le Gabon occupe le 124e rang sur 180 pays classés en fonction de cet indice, principal indicateur mondial de la corruption dans le secteur public. La Côte d’Ivoire, elle, occupe la 104e place.
S.A.