(Le Nouveau Gabon) - Depuis le 1er janvier 2024, le Gabon n’exporte plus ses produits aux États-Unis sans droit de douane. Car, le pays d’Afrique centrale a été exclu par les États-Unis de l’Agoa (African Growth and Opportunity Act - Loi sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique, en français), un programme mis en place par le gouvernement américain pour faciliter et encourager les exportations africaines vers les États-Unis.
Cette décision a été actée par les États-Unis à la veille du Nouvel An en raison de la difficulté du Gabon à satisfaire « aux exigences décrites à l’article 506A (a) (1) de la Loi sur le commerce ». Cet article autorise notamment le président des États-Unis, Joe Biden (photo), à désigner certains pays d’Afrique subsaharienne comme admissibles au bénéfice de l’AGOA.
Concrètement, les États-Unis pointent « l’incapacité (…) du Gabon à faire des progrès continus en matière de protection du pluralisme politique et de l’État de droit ». Cette mesure est donc une sanction contre les militaires qui dirigent le Gabon depuis le renversement du président Ali Bongo Ondimba, le 30 aout dernier. Avant cette mesure, les États-Unis avaient déjà suspendu, en octobre dernier, la quasi-totalité de leur aide au Gabon en réponse au coup d’État. En plus du Gabon, trois autres pays africains ont également été suspendus de l’AGOA. Il s’agit notamment du Niger, de la Centrafrique et de l’Ouganda.
L’AGOA est entrée en vigueur en 2000 pour 15 ans, puis prorogée en 2015 pour 10 ans. C’est une loi américaine qui permet aux pays de l’Afrique subsaharienne d’exporter plus de 6400 produits sur le marché américain en franchise totale des droits de douane sans limites de quota. Chaque année, Washington actualise la liste des pays éligibles à l’AGOA, en fonction notamment de leur attachement à l’économie du marché, au respect de l’État de droit et aux politiques de lutte contre la pauvreté. Le dispositif prend aussi en considération les avancées ou les reculs démocratiques des pays concernés.
À noter que les États-Unis, selon la dernière note de conjoncture du ministère de l’Économie, ne figurent pas dans la liste des 10 premiers clients du Gabon même s’ils sont le 5e fournisseur du Gabon au terme du 3e trimestre 2023. Les exportations du Gabon vers les États-Unis sont principalement constituées des combustibles fossiles, des minerais, scories et cendres (manganèse), du caoutchouc, du bois et des produits du bois et des objets d’art et antiquités.
Sandrine Gaingne
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