(Le Nouveau Gabon) - Plusieurs difficultés bloquent l’avancée des travaux sur le chantier de lotissement des logements sociaux de Bikélé, situé non loin de Libreville, depuis plus d’un an. Parmi ces difficultés, les impayés locatifs des réservataires de ces logements que la Société nationale immobilière (SNI) chiffre à ce jour à plus de 266 millions de FCFA, a-t-on appris au cours d’une rencontre le 4 octobre 2022 entre la SNI et les réservataires de ces logements.
Il s’agit de « ceux qui sont en retard de paiement, ceux qui n’ont pas encore payé l’apport personnel (30 % du prix du logement ndlr), ceux qui ont des difficultés à payer les mensualités. À date, ça nous fait un manque à gagner de plus de 266 millions de FCFA », a précisé le directeur général de la SNI, Herman Kamonomono. Il poursuit : « sur les 411 contrats signés, nous avons à peu près 282 personnes qui sont en impayés. Ça veut dire que plus de la moitié ne paie pas ». À en croire le directeur général de la SNI, les contrats avec les réservataires prévoient que chaque client verse « moins de 100 000 FCFA par mois ».
Pour le directeur général de la SNI, ces 266 millions de FCFA auraient permis de faire avancer avec les travaux sur le site. Car, apprend-on, c’est avec l’argent versé par les clients que les travaux sont effectués sur le site. Ce d’autant plus que la SNI n’a pas reçu de subvention de l’État depuis plus de 10 ans. « Nous avons demandé un accompagnement beaucoup plus prononcé de l’État et nous pensons que bientôt, nous allons obtenir gain de cause », soutient le DG.
Difficultés
Ces impayés selon le directeur général de la SNI peuvent traduire le désintérêt des réservataires pour ces logements. Et pour les réservataires, plusieurs difficultés peuvent expliquer cette situation. Notamment, les problèmes d’eau, d’électricité et d’accès sur le site ainsi que « des problèmes de délimitation, de compensation, de VRD (Voiries et réseaux divers). Ce sont toutes ces difficultés qui font qu’aujourd’hui, il y ait des problèmes de paiement pour certains clients. Pour ce qui concerne par exemple les problèmes de voirie, il y a des personnes qui ne pouvaient pas accéder à leurs maisons à cause des pluies. Ce qui ne les encourage pas à y investir », explique Claude Arnaud Oyabi, vice-président chargé de la communication, de l’environnement et porte-parole du collectif des clients des logements sociaux de Bikélé. Il y a également « des personnes qui ont été attributaires des maisons, mais, qui, entre temps, ont perdu leur emploi, d’autres qui sont à la retraite et n’ont plus les moyens de payer », poursuit-il. Mais, conclut-il, ce sont beaucoup plus les clients qui ont pris des maisons et qui ne sont plus revenus sur le site depuis environ deux ans, qui sont en situation d’impayés « car, au sein du collectif, nous faisons des efforts pour honorer nos engagements et nous sommes presque tous à jour », a affirmé Claude Arnaud Oyabi.
Pour Herman Kamonomono, s’il y a un désintérêt de certains clients pour l’acquisition de ces maisons, ou des difficultés d’un autre genre, il est important que la SNI soit informée afin qu’une solution soit trouvée. Dans le cas contraire, des procédures seront entamées pour le retour à la SNI de ces biens. « Parce que lorsqu’on constate que vos comptes ne sont pas mouvementés, qu’il y a un manque d’engouement de votre part, ou que vos impayés ne sont pas solutionnés, nous vous envoyons une lettre pour le retour à la SNI de ces biens. Une lettre dans laquelle on vous signifie le montant que vous avez déjà payé, et notre volonté de vous rembourser, afin de pouvoir proposer cette maison à quelqu’un d’autre. Puisque vous ne faites montre d’aucune volonté de conserver le bien », a affirmé le directeur général de la SNI, s’adressant aux réservataires qui ne sont pas jour de leur paiement.
Le lotissement de Bikélé est situé dans le 3e arrondissement de la commune de Ntoum, non loin de Libreville. Le site était destiné à accueillir plus de 1000 logements en location-vente et en vente directe. Lors de la souscription des réservataires à l’époque de la Société nationale des logements sociaux (SNLS), ces logements devaient être livrés avec de l’eau, de l’électricité et les VRD (Voiries et réseaux divers) à l’intérieur. Cependant, même si beaucoup de choses restent à faire pour atteindre cet objectif sur le chantier de lotissement des logements sociaux de Bikele, les clients de ces logements reconnaissent que beaucoup d’efforts sont en train d’être faits par la SNI afin de construire une route bitumée d’accès à ces habitations, ainsi que des voiries… dans cette localité.
Sandrine Gaingne
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