(Le Nouveau Gabon) - La révolution amorcée, en 2010, dans la filière forêt bois au Gabon, poursuit son cours. En effet, ce 26 septembre 2016, à la faveur d’une visite dans une scierie du groupe français Rougier, située à près de 290 km de Libreville, le chef de l’Etat, Ali Bongo, vient de prendre une nouvelle décision majeure, en annonçant 2022, comme date butoir à toutes les concessions forestières pour être certifiées « FSC ».
A défaut de se conformer à cette décision, « toute entreprise forestière opérant au Gabon, non engagée dans ce processus de certification, se verra retirer son permis », a-t-il menacé.
Selon le chef de l’Etat gabonais, cette nouvelle mesure « s’inscrit dans le cadre d’une politique ambitieuse de diversification dans ce secteur à fort potentiel. Elle visait à accélérer la transformation de notre industrie forestière par la création de valeur ajoutée ».
Cette vision, a-t-il indiqué, vise « à asseoir une forte industrie de transformation performante, moteur de croissance, exportatrice, et donc ouverte sur les marchés internationaux, avec à la clé, une industrie locale, fleuron du savoir-faire gabonais, du ‘’Made in Gabon’’ ».
Les autres enjeux de cette nouvelle politique forestière gabonaise sont également d’ordre de leadership. Ils visent à ce que le pays puisse trouver sa place dans ce secteur à l’échelon mondial, mais aussi et surtout d’être parmi les pionniers en matière qualitative.
Dans ce cadre, « Il nous faut aller plus loin et nous adapter à la demande des marchés internationaux. Ces derniers sont particulièrement regardants sur un aspect plus qu’essentiel, je dirais même primordial. Il s’agit de la qualité », a précisé Ali Bongo Ondimba.
L’enjeu, selon lui, est de taille. Car « Figurez-vous que la valeur des exportations du bois gabonais n’est que de 120 millions de dollars US$ par an, alors que la valeur des importations de bois des cinq principaux marchés mondiaux - Etats-Unis, Chine, Japon, Allemagne et Royaume-Uni - est de 70 milliards US$ », a-t-il déploré.
Une invite a ainsi été lancée aux opérateurs de la filière, afin qu’avec ses 15,9 millions d’hectares de forêt engagée dans le processus d’aménagement, le Gabon puisse prétendre à une part de marché plus importante. « Sans quoi nos efforts essentiellement portés sur les volumes de production seront caduques », a-t-il ajouté.
Et pour que les entreprises cheminent vers ces exigences de qualité, le gouvernement a été instruit de prendre les dispositions nécessaires afin d’accompagner les exploitants vers cette certification FSC, à travers la mise en place dans les deux prochains mois, d’un plan d’action à cette fin.
Pour la bonne gouverne, la certification Forest Stewardship Council (FSC) est un label qui assure que la production d'un produit à base de bois a suivi le cahier des charges d'une gestion durable des forêts.
Stéphane Billé