(Le Nouveau Gabon) - Dans son rapport d’activités de l’année 2021, la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), le marché financier unifié des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), confesse qu’elle fait partie des bons derniers parmi les bourses africaines. « Sur la trentaine de bourses que compte le continent africain, la Bvmac figure dans le peloton de queue », peut-on lire dans le rapport sus-mentionné.
« Le continent affiche dans le peloton de tête sur la base de la capitalisation boursière, les bourses de Johannesburg, en Afrique du Sud, en première position avec une capitalisation boursière de 1 005 milliards $ (environ 661 256 milliards de FCFA) ; la bourse du Nigéria en deuxième position avec 74,33 milliards $ (48 897 milliards de FCFA) ; la bourse de Casablanca au Maroc en troisième avec une capitalisation de 59,3 milliards $ (39 035 milliards de FCFA) ; la Bourse de Nairobi au Kenya avec 23 milliards $ (15 131 milliards de FCFA) ; les Bourses du Ghana et BRVM avec 10 milliards $ de capitalisation à fin 2021 (6 578 milliards de FCFA) », précise la Bvmac.
Toutes ces capitalisations boursières, qui décuplent les budgets cumulés de plusieurs États sur plusieurs années, sont encore hors de portée du marché financier unifié de l’Afrique centrale. En effet, avec ses cinq lignes cotées sur le compartiment des actions, « au 31 décembre 2021, la capitalisation boursière flottante (valeur financière totale des titres de la société cotée disponibles pour être achetés ou cédés en bourse, NDLR) de la Bvmac s’est accrue de 16,89% en passant de 30,970 milliards à fin 2020 à 36,201 milliards de FCFA en 2021. S’agissant de l’encours des dettes obligataires de la Bvmac, elle a subi une variation de 25,04%, soit un montant de 650,126 milliards de FCFA à fin 2021 venant de 519,937 milliards de FCFA l’année précédente. Cette hausse se justifie par l’admission à la cote de quatre valeurs (…) pour un montant total de 417 FCFA, 392 milliards », peut-on lire dans le rapport.
Non-respect des engagements
En dépit de cette embellie observée sur la place boursière sous-régionale basée à Douala, la capitale économique camerounaise, le résultat obtenu reste non seulement moribond à l’échelle africaine, mais aussi très loin des attentes des autorités communautaires, dans le cadre du plan de dynamisation de la Bvmac. Les performances réalisées en 2021 sont encore éloignées de l’objectif de capitalisation boursière minimum de 1 200 milliards de FCFA sur le compartiment des actions et de 1 000 milliards de FCFA sur le compartiment des obligations, comme prévu dans le plan d’action 2020 de la Bvmac.
À l’origine de cette réalité, confesse la Bvmac elle-même, se trouve le dynamisme exceptionnel du marché des titres publics de la Beac. Réputé plus flexible et moins coûteux, ce marché a capté pratiquement toutes les opérations de levées de fonds des États de la Cemac ces dernières années. À côté de cela, l’on peut citer le non-respect des engagements pris par les États de la Cemac, dans le cadre du plan de dynamisation de la Bvmac.
En effet, alors que ces États ont décidé depuis au moins 2 ans d’introduire des entreprises publiques en bourse, seuls trois pays l’ont fait jusqu’ici, pour 10 entreprises au total, dont deux effectivement dans les starting-blocks. Restent attendues les listes du Tchad, de la RCA et surtout du Cameroun, pays qui fait pourtant figue de navire amiral de l’économie dans la zone Cemac.
Brice R. Mbodiam
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