(Le Nouveau Gabon) - Dans le but de détecter des fraudes et irrégularités dans l’attribution et l’exécution des marchés publics au Gabon, la présidence de la Transition a décidé de réactiver la task force de la dette intérieure et extérieure, a annoncé ce 13 septembre 2023 le porte-parole du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), le lieutenant-colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi.
«Cette task-force reprendra tous les actes laissés en suspens par la précédente équipe sans raison évidente. Le président de la Transition, chef de l’État invite dès lors les sociétés adjudicataires des marchés publics et toutes les entités administratives concernées à se rapprocher de la commission dès réception de leur convocation », indique le communiqué de la présidence de la Transition.
En effet, suite à la mise en place de cette task force, les audits effectués par l’équipe de l’ancien président Ali Bongo Ondimba, avaient permis de détecter plusieurs irrégularités et des surfacturations dans l’exécution des marchés publics au Gabon. Par exemple, la task force sur la dette extérieure, mise en place en 2020, a découvert qu’une partie de l’argent réclamée au Gabon dans le cadre de sa dette extérieure n’était pas justifiée. À titre d’illustration, la route pk5-pk12 en 2×2 voies avait été facturée par Colas à 10 milliards de FCFA le kilomètre. Les 6,430 km de ce tronçon auraient coûté près de 65 milliards de FCFA. Pourtant, selon les autorités, le prix moyen d’un kilomètre à Libreville varie entre 800 000 millions et 1 milliard de FCFA. Des surfacturations ont également été détectées par la task force sur l’installation de 5000 lampadaires solaires à Libreville (Oloumi, Lalala à droite, Akanda, derrière la Primature, etc.) et en province.
Pour sa part, la task force pour le règlement de la dette intérieure du Gabon qui avait été mise en place en 2020 avait permis de conduire un audit sur l’ensemble de la dette intérieure du pays. Et sur les 1030 milliards de FCFA de dette intérieure audités sur la supervision de l’ancien coordinateur général des affaires présidentielles, Noureddin Bongo Valentin, 623 milliards de FCFA se sont révélés fictifs, soit un ratio de 62 %. Au finish, grâce à ces audits, l’Etat avait pu rembourser une partie de sa dette intérieure envers les entreprises. Notamment, celles qui avaient exécuté les travaux commandés par l’État selon leur cahier des charges et dont les créances avaient été validées par la task force.
SG
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