(Le Nouveau Gabon) - Face à la difficulté des entreprises à trouver des financements pour le développement de leurs activités, le président-directeur général du groupe BGFIBank, qui est également président de la Fédération des entreprises gabonaises (FEG), a proposé au gouvernement de créer au Gabon, une banque d’investissement. C’était au cours des journées de l’industriel qui se sont ouvertes à Libreville le 10 novembre 2022, pour trois jours.
« Les banques commerciales, dans tout le dispositif prudentiel que nous avons aujourd’hui, ne peuvent pas financer des crédits à long terme. Parce que dans le jargon commercial, le long terme des banques commerciales est fixé à sept ans. Au-delà, c’est du très long terme. Donc, nous proposons de créer une banque d’investissements, qui peut porter des projets structurants plus longs, et dont le privé peut aussi être actionnaire », a proposé Henri Claude Oyima.
Débat
Cependant, cette proposition n’a pas été bien accueillie par certains responsables du ministère de l’Économie. C’est le cas par exemple du directeur général de l’Économie, qui a affirmé ne pas vouloir se relancer dans une expérience vouée à l’échec. « On a fait l’expérience par le passé et ça n’a pas marché. Donc, refaire la même expérience pour enregistrer les mêmes résultats, je ne suis pas pour. Par contre, je suis partant pour que ce projet soit majoritairement porté par le secteur privé, l’État venant comme catalyseur », a affirmé Jean-Baptiste Ngolo Alini, directeur général de l’Économie.
Mais, pour Henri Claude Oyima, ce n’est pas parce qu’il y a eu échec par le passé, que le Gabon se privera de retenter l’expérience, surtout dans un contexte de relance économique. « Malheureusement, nous ne pouvons pas avoir une politique de relance en restant avec le statu quo que nous avons aujourd’hui. On peut créer une banque publique d’investissement, ce n’est pas un problème. Ce qui nous a gêné par le passé, ce n’est pas tant l’actionnaire. Mais, c’est la gouvernance qui pose problème. Donc, on peut avoir une société d’État, avec une gouvernance privée, elle sera prospère », a expliqué le président du groupe BGFI. Il poursuit, « la France, par exemple, a une banque publique d’investissement, mais c’est géré avec un modèle de privé. C’est-à-dire, avec un conseil d’administration. Et c’est le conseil qui recrute un directeur général et qui rend compte. Donc, ça marche ailleurs ».
Une telle banque selon le président de la principale organisation patronale du Gabon serait une solution pour le financement des entreprises au Gabon. Notamment dans un contexte où les entreprises, principalement les PME, peinent à trouver des financements auprès des banques commerciales.
Sandrine Gaingne
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