(Le Nouveau Gabon) - Actuellement en cours dans l’ensemble des neuf provinces du pays, le programme GRAINE quoique projet structurant, fait face à de nombreuses difficultés.
Pourtant les deux premières années effectives dudit programme (2015-2016), ont été consacrées à l’aménagement de 1500 ha de terres cultivables et à l’adhésion des petits exploitants agricoles. Tandis que les premières récoltes vivrières ont eu lieu en 2017, avec près de 1200 tonnes de bananes et manioc.
Mais dans l’ensemble, le bilan du démarrage est plutôt mitigé, loin des objectifs initiaux. La Sotrader, société chargée de son implémentation, a dû faire face à des difficultés importantes qui n’avait pas toutes été mesurées au préalable. Il s’agit entre autres des problèmes d’acceptation globale au plan local, des sujets de gestion du foncier rural, de création ex-nihilo de coopératives, de défaillance actuelle du système de crédit agricole, de conflits homme-faune dans certaines régions, etc.
Malgré tout, environ 16 000 petits exploitants se seraient inscrits au programme, sous près de 800 coopératives pour exploiter un peu plus de 7000 ha de terres aménagées. Pour la seule année 2018, 210 coopératives agricoles ont été accompagnées dans leur création et 30 agréments d’exploitants agricoles ont été délivrés.
Toutefois, si la part du secteur agricole dans le PIB national apparait en hausse (de 3,9 à 6,1% entre 2013 et 2017), la contribution du programme GRAINE à cette augmentation reste marginale. Elle serait plutôt imputable aux investissements du groupe Olam dans ses propres plantations de palmiers à huile (production de régimes de palme en hausse de 33,5% en 2018 et d’huile palmiste de +150%).
Stéphane Billé
Avec le service économique de l’ambassade de France au Gabon