Pour le Premier ministre, la souveraineté alimentaire du Gabon revêt « un enjeu tant économique que sécuritaire ». Rose Christiane Ossouka Raponda (photo) l’a soutenu en présentant le plan triennal (2021-2023) d’accélération de la transformation économique et sociale, lors d’un séminaire gouvernemental le 18 janvier dernier. Selon le chef de gouvernement, cette réalité s’est particulièrement révélée durant cette pandémie de Covid-19. Elle contraint en effet le monde à se barricader exposant les pays qui dépendent de l’extérieur pour se nourrir à des risques de pénurie.
De ce fait, ce plan prévoit de produire localement à l’horizon 2025 plus de 50% de la consommation alimentaire du pays. « Ce n’est pas un rêve impossible, nous pouvons le faire dans certaines filières comme le manioc, la banane, les produits de la pêche, les légumes », veut croire le Premier ministre. Et pour y parvenir, les autorités souhaitent « mieux capitaliser » des initiatives qui existent déjà.
Il s’agit de la Société gabonaise de transformation agricole et de développement rural (Sotrader), du programme Gabonaise des réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagés (Graine) et l’Institut gabonais d’appui au développement (Igad) qui a pour objectifs de valoriser la recherche et favoriser le développement des techniques d’exploitation agricole au Gabon.
« Nous allons améliorer la complémentarité et la cohérence d’action entre ces acteurs, y ajouter la contribution d’instruments de financement privé et d’accès aux circuits de commercialisation, pour renforcer notre écosystème et mieux accompagner nos entrepreneurs agricoles », a expliqué Rose Christiane Raponda.
Malgré les atouts dont regorge le Gabon, l’agriculture contribue pour moins de 10% au produit intérieur brut du pays. De ce fait, le Gabon reste fortement dépendant des importations alimentaires. Pour réduire cette dépendance, une stratégie avait déjà été adoptée en fin 2020 par le ministère de l’Agriculture. Elle vise à réduire de 50% les importations alimentaires qui coûtent actuellement près de 550 milliards FCFA par an au pays.
Sandrine Gaingne
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