(Le Nouveau Gabon) - Le Gabon a ratifié le 12 juillet l’Accord sur les subventions à la pêche en soumettant son instrument d’acceptation à l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), a annoncé l’organisme dans un communiqué. Cet accord, adopté par consensus à la douzième Conférence ministérielle de l’OMC (CM12) tenue à Genève du 12 au 17 juin 2022, prohibe le soutien à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), interdit le soutien à la pêche de stocks surexploités et met fin aux subventions à la pêche en haute mer non réglementée. En acceptant formellement cet accord, le Gabon devient officiellement le premier pays d’Afrique centrale et le troisième pays africain de l’OMC à y adhérer, après les Seychelles et le Nigeria.
« Un grand pas a été franchi, le 17 juin 2022, lorsque les ministres en charge du Commerce sont parvenus à l’unanimité, à conclure la première partie des négociations sur les subventions à la pêche, vieilles de plusieurs années. Les autorités de mon pays, conscientes de l’urgence environnementale, notamment de sauver les océans, ont accéléré le processus de ratification interne de l’Accord sur les subventions à la pêche. En déposant son instrument d’acceptation dudit Accord, le Gabon formule le vœu que les négociations en cours aboutissent à un accord global qui prendrait en compte les vulnérabilités d’un certain nombre de membres de l’OMC », a déclaré la représentante permanente du pays auprès de l’Office des Nations Unies à Genève (Suisse), Mireille Sarah Nzenze.
L’Accord reconnaît en outre les besoins des pays en développement et des pays les moins avancés (PMA), et établit un fonds pour la fourniture d’activités d’assistance technique et de renforcement des capacités afin d’aider ces pays à s’acquitter des obligations. Pour la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, l’acceptation du Gabon est le « dernier signe » de l’engagement du pays à construire un environnement et une économie océaniques véritablement durables.
« La pêche INN coûte à l’Afrique plus de 2,3 milliards de dollars de pertes économiques chaque année, selon les estimations de la Commission de l’Union africaine. Je suis donc particulièrement heureuse de voir une autre acceptation du continent. (...) La consommation de poisson au Gabon est supérieure à la moyenne mondiale et la sécurité alimentaire du pays a tout à gagner de l’entrée en vigueur rapide de l’Accord. J’espère que cela servira d’inspiration aux autres membres de l’OMC », a-t-elle dit. L’acceptation formelle du Gabon marque une étape importante vers l’entrée en vigueur de l’Accord.
Pour que celui-ci soit mis en œuvre, les deux tiers des membres doivent déposer leurs instruments d’acceptation auprès de l’OMC. L’organisme affirme qu’à date, plus du tiers des acceptations nécessaires ont été obtenues. Selon les estimations de la FAO, le Gabon perd des millions de FCFA chaque année à cause de la pêche INN. Ce secteur représente 1,5 % du PIB du pays et assure la subsistance de milliers de Gabonais. Le pays a créé l’une des plus grandes réserves marines d’Afrique et son programme Gabon Bleu comprend des mesures de lutte contre la pêche INN.
P.N.N
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