(Le Nouveau Gabon) - La Confédération africaine de football (CAF) attend un rapport détaillé sur les raisons qui ont poussé la délégation gabonaise à loger dans un hôtel autre que celui qui leur a été réservé dans le cadre de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) qui démarre dimanche prochain. Les Panthères du Gabon devaient résider à l’hôtel La Falaise à Yaoundé. Mais la délégation a refusé l’établissement qui leur a été attribué et a finalement déposé ses valises à l’hôtel Star Land, non homologué par la CAF. Un refus abondamment commenté sur Internet, à la suite notamment de la publication d’une vidéo virale montrant le bus gabonais en train de quitter l’hôtel La Falaise pour Star Land.
Suite à cet acte, la CAF a servi une demande d’explications ce jeudi 6 janvier à la Fédération gabonaise de football (Fegafoot) pour « violations des règlements et directives de la CAF ». Dans cette correspondance adressée au secrétaire général de la Fegafoot que SBBC a consultée, le président du jury disciplinaire de la CAF, Raymond Hack, rappelle que l’instance faîtière du football continental a envoyé le tableau des sites d’entraînement et des hôtels à chaque équipe le 16 août 2021. « L’allocation des hôtels qui ont été approuvés par la CAF ont été choisis sur de nombreux critères différents, y compris, mais sans s’y limiter, les mesures de sécurité et de sûreté appliquées dans les différents hôtels », dit-il.
Refus
La CAF dit avoir reçu, le 4 janvier 2022, une lettre de la Fegafoot indiquant que la délégation gabonaise sera logée à Star Land et non pas à La Falaise comme initialement prévu. Ce à quoi elle a opposé une fin de non-recevoir, après que son département de la sécurité et de la sûreté ait consulté cette demande de changement d’hôtel. La CAF déclare avoir communiqué son refus de changement par mail en donnant à la fédération gabonaise « une brève explication » des raisons de ce refus. « Cependant, aujourd’hui matin (ce jeudi, Ndlr), nous avons été surpris d’apprendre que votre délégation est allée à l’encontre des instructions de la CAF et a procédé à l’hébergement de votre équipe à Star Land », déplore son président du jury disciplinaire.
Par conséquent, la CAF somme la Fegafoot de lui fournir une explication de cette « violation » d’ici vendredi 7 janvier à 11h (heure locale). Après quoi, « l’affaire sera soumise au jury disciplinaire de la CAF », peut-on lire dans le document. Dans un communiqué publié en soirée, la Fegafoot explique que les membres de la délégation « ont contesté » l’hôtel La Falaise qui leur a été attribué par la CAF, car « ne présentant pas toutes les commodités requises pour un sportif de haut niveau ». La fédération gabonaise affirme que l’hôtel Star Land « est spécialement réservé » à l’équipe nationale du Gabon pour toute la durée de la compétition.
Primes
Toutefois, « le Gabon a consenti à loger les autres membres de la délégation non statutaires à l’hôtel La Falaise. Les membres des médias gabonais en provenance de Dubaï y logent également », ajoute-t-elle.
La sélection gabonaise est arrivée ce jeudi matin à Yaoundé à bord d’un vol spécial en provenance de Dubaï, où elle a effectué son stage de préparation en vue de la CAN. Attendus la veille dans la capitale camerounaise, les poulains du coach Patrice Neveu avaient refusé d’embarquer pour le Cameroun tant qu’ils n’avaient pas touché leurs primes. La Fegafoot a annoncé que le capitaine des Panthères Pierre-Emerick Aubameyang, Mario Lemina et le coach adjoint Anicet Yala ont été testés positifs à la Covid-19 à leur arrivée à Yaoundé et ont été isolés.
Les deux joueurs apparaissent dans une vidéo virale, datant de quelques jours, dans laquelle on voit des joueurs de l’équipe gabonaise dîner et s’amuser dans un établissement nocturne, sans masque et sans respect des mesures barrières. La vidéo aurait été prise durant leur stage à Dubaï, selon divers médias. Une information démentie par la Fegafoot qui affirme que ces images « sont hors contexte et antérieures à la mise au vert de Dubaï ». En rappel, le Gabon est logé dans le groupe C, aux côtés du Maroc, du Ghana et des Comores.
Patricia Ngo Ngouem