(Le Nouveau Gabon) - Le corps enseignant de l’Institut africain d’informatique (IAI) à Libreville au Gabon, est en grève depuis le 30 juin dernier. Les points de revendications, selon le corps enseignant, portent sur : « l’apurement de 20 mois de salaire actuellement non payés ; l’application transparente du protocole d’accord signé avec la direction ; l’obtention d’une date d’organisation du conseil d’administration ».
A cet effet, le délégué des enseignants, le Dr Noussi, a saisi le coordonnateur de l’IAI ce 30 juin-là pour expliquer que ce débrayage des enseignants permanents intervient après avoir déposé un préavis de grève le 24 juin 2021, au terme d'une réunion avec la direction. « A l’issue de cette dernière rencontre avec la direction, nous avons le sentiment que la direction est empêtrée dans les difficultés de la gestion courante. Elle ne peut pas offrir au personnel les moyens de travail et d’existence acceptables. Elle ne nous a rien dit de significatif sur les perspectives de redressement et de l’organisation d’un conseil d’administration », affirme le délégué des enseignants.
Selon le corps enseignant, cette situation n’est pas ex nihilo car, après « la grave crise qu’a traversée l’Institut en 2018, le conseil d’administration de novembre 2019 a prescrit des actions en vue de la refondation et restructuration de l’IAI ». Mais cela n’a pas été suivi d’effets.
Les dirigeants de l’IAI, eux, expliquent que la structure fait face à des difficultés financières. Enregistrant des arriérés de cotisation de la part des États membres de près de 3,5 milliards de FCFA, cette école n’est plus que l’ombre d’elle-même. La structure peine aujourd’hui à remplir la moindre de ses missions.
Pourtant en 2015, l’IAI a renoué avec la tenue des conseils d’administration après huit ans d’hibernation. Au cours de l’année 2015-2016, Souleyman Koussobe, le DG de l’Institut qui venait de voir sa situation régularisée à l'époque a confessé que l’IAI a traversé une « crise de plus de deux décennies qui a affecté de façon profonde la qualité de service (…); Que ce soit en termes de la formation, que ce soit au niveau des étudiants, des infrastructures, ou même du fonctionnement ».
L’Institut africain d’informatique a été créé en janvier 1971 à Ndjamena au Tchad. Ses états membres sont le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Centrafrique, la Côte d’Ivoire, la RDC, le Gabon, le Niger, le Sénégal, le Tchad, le Togo, le Congo.
Sylvain Andzongo