(Le Nouveau Gabon) - Le Gabon, à l’instar de la communauté internationale, va célébrer la 30ème édition de la Journée mondiale de la population (Jmp), ce 11 juillet 2016, sous le thème « Investir dans les adolescentes ».
Célébrée depuis 1989, la Journée mondiale de la population (JMP) a pour but d’attirer l’attention sur une problématique liée à la population. Le thème choisi cette année, très évocateur, met en exergue les difficiles conditions de vie qu’éprouvent les adolescentes. Car, partout, elles affrontent des défis plus nombreux et plus redoutables que leurs frères. Dans de nombreux pays, une fille qui atteint la puberté est jugée par sa famille et sa communauté prête pour le mariage, la grossesse et l’accouchement.
Elle peut alors être donnée en mariage et contrainte de quitter l’école. Elle peut tomber dans un état débilitant pour avoir donné le jour à un enfant avant que son corps y soit prêt. Elle peut se voir refuser ses droits fondamentaux. Les défis et les obstacles qu’affronte une adolescente se multiplient davantage si elle est membre d’une minorité ethnique, vit dans un village et appartient à une famille pauvre.
Situation au Gabon
Au Gabon, la jeunesse est une réalité hétérogène. Les jeunes de 12 à 19 ans représentent 362 408 individus soit 20,01% de la population selon les données du Recensement général de la population et du logement (RGPL) 2013. La population des adolescentes de cette tranche d’âge, est estimée à 181 396 personnes, soit 10% de la population totale.
La jeunesse est essentiellement urbaine (plus de 80%) et est caractérisée par un taux de scolarisation de base très élevé (plus de 90%). Mais une petite partie de cette jeunesse parvient aux études supérieures.
En effet, les disparités de genre sont pratiquement inexistantes pour ce qui est de l’accès au primaire et au premier cycle secondaire. En revanche, elles commencent à apparaitre vers la fin de ce cycle. Les garçons ont une probabilité de 51% d’achever ce niveau d’enseignement contre 44% pour les filles. Cet écart entre filles et garçons s’explique entre autres causes, par le phénomène des grossesses précoces. Selon l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) 2012 au Gabon, dans la tranche d’âge des 15-19 ans, 28% des filles ont déjà donné naissance à 1 ou plusieurs enfants ou ont été enceintes.
A ce jour, les politiques d’accès à l’information en matière de santé, d’éducation et de formation n’ont pas été à la hauteur des besoins des jeunes et surtout des jeunes filles.
Par ailleurs, les allocations budgétaires en faveur de l’éducation et de la santé des adolescentes demeurent insuffisantes et inefficaces. Aussi, en l’absence d’investissements stratégiques dans ces domaines, les adolescentes continueront à faire face aux défis sociaux et économiques et à la lenteur des efforts de développement du Gabon.
L’UNFPA, partenaire du gouvernement est résolu à promouvoir et protéger ces droits et à aider les adolescentes à déterminer leurs propres destinées.
Synclair Owona