(Le Nouveau Gabon) - Raymond Ndong Sima (photo), le Premier ministre de transition nommé par les militaires qui ont pris le pouvoir le 30 août dernier au Gabon, a pris la parole ce mercredi 20 septembre au Conseil de sécurité des Nations Unies. Des doutes planaient sur sa venue aux Nations Unies, après le coup d’État qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, avait « fermement » condamné ce putsch et réaffirmé « sa ferme opposition aux coups d'Etat militaires ».
Le chef de gouvernement de transition gabonais a notamment été convié à s’exprimer sur la guerre en Ukraine, sujet au cœur des débats de la 78e assemblée générale de l’ONU, alors que les Nations Unies ont suspendu l’intervention du Niger - où des militaires ont pris le pouvoir le 26 juillet dernier - à la tribune initialement prévue ce jeudi 21 septembre. Lors de son intervention, Raymond Ndong Sima a réaffirmé l’opposition du Gabon à la guerre en Ukraine et condamné « la violation de l’intégrité territoriale » de ce pays d’Europe de l’Est.
Il a appelé l’ensemble des parties à œuvrer pour le retour de la paix en Ukraine. « Une voie alternative à la guerre est possible. Elle doit être trouvée par les canaux existants tracés par la Charte des Nations Unies et les résolutions pertinentes de ce conseil. (…). Mon pays réitère son appel aux parties pour des négociations de bonne foi en vue de mettre fin à cette guerre. Tout doit être mis en œuvre pour la désescalade et créer des conditions propices au déploiement de la diplomatie », a-t-il dit,
Pour Raymond Ndong Sima, rejeter la guerre n’est « ni une forme de fuite ni de lâcheté, encore moins une posture opportuniste ». Il a déclaré que le Gabon soutiendra chaque processus de paix, chaque pas vers le dialogue et chaque initiative qui s’inscrit dans l’activation des canaux de la diplomatie en vue de faire taire les armes en Ukraine. « Nous soutiendrons les initiatives en faveur de la cohabitation pacifique entre la Russie et l’Ukraine », a-t-il dit, rappelant que la guerre est contraire aux valeurs que prône l’ONU.
Le Gabon est actuellement un membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Ce mandat de deux ans prend fin le 31 décembre 2023. Ce statut lui permet de se faire entendre et de participer pleinement aux prises de décision des Nations Unies, au même titre que les autres membres non permaments et permanents (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie). Mais le pays ne dispose pas de droit de vote, cette prérogative étant réservée aux seuls membres permanents.
P.N.N