(Le Nouveau Gabon) - Kelly Ondo Obiang, Dimitri Nze Mekom et Bidima Manongo, auteurs de la tentative de coup d’Etat de janvier 2019 au Gabon, ont été condamnés ce 1er juillet 2021 par la Cour spéciale militaire, à une peine d’emprisonnement de 15 ans. Ils ont été tous reconnus coupables de vol, association de malfaiteurs, séquestration, atteinte à la sûreté de l'Etat, et sont également condamnés à verser une amende de 31 millions de FCFA de dommages intérêts à l’Etat. Ils sont par la même occasion radiés de l’armée.
Juste après le verdict, les conseils de Kelly Ondo Obiang et co-accusés ont notifié au greffier un pourvoi en cassation.
Par contre, les gendarmes qui avaient suivi le mouvement ont tous été déclarés non-coupables du crime de complicité d'atteinte à la sûreté de l'État puis acquittés. Il s’agit notamment du sergent-chef Alain Abdel Ango, l’adjudant Paul Sadibi Ibinga, et les maréchaux de Logis Armelle Ulrich Afana Ango, Bell Mfoumbi Wora, Guy Roger Mintsa et Gille Yoka.
Sauver le pays
Le lieutenant Kelly Ondo Obiang, les adjudants Dimitri Nze Mekom et Bidima Manongo étaient jugés pour avoir essayé de déstabiliser le pays en 2019. Sur les ondes de la Radio-télévision gabonaise (RTG), ils avaient appelé au soulèvement populaire, disant vouloir sauver le pays du chaos. Cet appel n’avait pas été suivi.
Ils avaient par la suite été arrêtés puis incarcérés à la prison centrale de Libreville. Depuis le 18 juin dernier, ils comparaissent devant la Cour spéciale militaire. Pour justifier son acte, Kelly Ondo Obiang, le meneur de cette tentative de coup d’Etat, a affirmé devant la cour qu’il avait agi pour empêcher Frédéric Bongo, directeur général des services spéciaux, et frère du président de la République, de prendre le pouvoir par les armes. Ce, alors que le chef de l’Etat Ali Bongo était en convalescence au Maroc, à la suite d’un AVC. A noter qu’en octobre 2019, Frédéric Bongo été nommé comme attaché militaire à l’ambassade du Gabon en en Afrique du Sud.
Les avocats de Kelly Ondo Obiang et ses coéquipiers, malgré le verdict final, espèrent que des circonstances atténuantes seront reconnues aux accusés.
Sandrine Gaingne