(Le Nouveau Gabon) - Le Gabon et ses pairs de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) sont actuellement en discussion avec le Fonds monétaire international afin de conclure un nouveau programme de financement. Mais, le niveau des négociations avec l’institution de Bretton Woods serait bien plus avancé pour le Tchad, comparé aux autres pays de la sous-région, selon le récent rapport "Lettre d'Afrique Centrale", du service économique régional du ministère français de l'Economie, des Finances et de la Relance.
« Les programmes triennaux 2017-2020 ayant expiré au Cameroun, au Gabon et au Tchad, des négociations pour la conclusion de nouveaux programmes sont en cours. Si le Tchad a récemment obtenu un accord des services (“Staff level agreement”), préalable au passage au Conseil d’administration, les échanges au Cameroun et au Gabon en sont à un stade plus préliminaire, mais devraient déboucher prochainement sur une mission d’instruction », indique ledit rapport.
Par contre, si le Gabon, le Cameroun et le Tchad avancent plutôt positivement vers la conclusion d’un nouveau programme, « les discussions avec le Congo, qui nécessitent un rééchelonnement essentiel de sa dette extérieure avec les traders pétroliers, et la Guinée équatoriale, sont en revanche moins avancées », souligne la "Lettre d'Afrique Centrale".
L’aboutissement d’un nouveau programme avec le FMI devrait permettre au Gabon d’atteindre non seulement les objectifs de son plan d’accélération de la transformation économique, mais aussi de rembourser sa dette en temps opportun, selon une note de l’agence de notation financière Fitch, publiée le 17 février dernier. Le Plan d’accélération de la transformation (PAT) vise la transformation économique et sociale du Gabon par une accélération des moteurs de la croissance, d’une part, et une densification des filets sociaux, d’autre part.
Mais, en attendant l’aboutissement de ce nouveau programme, rappelons que le Gabon a achevé en juin 2020 un accord triennal élargi au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) approuvé le 19 juin 2017 pour un montant d’environ 642 millions de dollars. « Ledit programme a permis d’obtenir des résultats positifs avec un redressement du cadre macroéconomique et budgétaire. Nous avons ainsi pu enregistrer une croissance positive de 3,9 % en 2019, un rééquilibrage des comptes des finances publiques ainsi qu’une reconstitution des réserves monétaires », explique le ministre de l’Economie, Nicole Janine Lydie Roboty Mbou.
Cependant, d’après le membre du gouvernement, il y avait encore des efforts à faire s’agissant des réformes, « et comme pour mettre à jour cette fragilité, la crise de la Covid-19 est venue remettre en cause les progrès enregistrés », regrette le membre du gouvernement.
Le Gabon espère l’aboutissement très prochain de ces négociations avec le FMI.
Sandrine Gaingne
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