(Le Nouveau Gabon) - Dans le but d’apporter une solution au conflit Homme-éléphant, les autorités gabonaises annoncent avoir installé 251 clôtures électriques mobiles à travers le pays de mars 2022 à juin 2023. Installées avec l'appui technique de l’organisation kényane Space for Giants, ces barrières électriques bénéficient d’après le ministère en charge des Forêts à plus de 2388 personnes et l’impact est déjà visible sur le terrain. « Au total 272 interactions ont été notées de mars 2022 à juin 2023, 249 interactions ont été refoulées par le fil électrifié, soit un pourcentage de succès de 91.5% », explique Claudel Tshibangu responsable du suivi évaluation à Space for Giants.
En effet, selon l’Agence nationale de parcs nationaux (ANPN), ces clôtures électriques ont la particularité de repousser les éléphants quand ils s’approchent de la barrière. Car, en touchant les fils électriques, l’animal reçoit une décharge suffisante qui le fait fuir. Il s’agit des câbles électriques alimentés par un boîtier électrique solaire. « Le système est simple. D’ailleurs, lors de l'installation, Space for Giants forme les bénéficiaires pour qu’ils puissent assurer eux-mêmes une partie de la première maintenance », explique Evariste Tonda, responsable technique à Space for Giants. Les barrières électriques mobiles, apprend-on, sont installées sur de petites exploitations de 0,5 à 25 ha et s'adaptent à la pratique itinérante. Et autour des coopérations agricoles supérieures à 25 ha, ce sont des barrières à haute spécification qui y sont érigées.
A en croire le ministère en charge des Forêts, l’installation de ces barrières électriques est gratuite pour les populations. Mais, il faut répondre à certains critères. Notamment, être habitant d’un village et avoir pour activité principale l’agriculture. Il faut avoir été victime de dévastation par les éléphants et avoir déposé une plainte écrite à l’administration décentralisée des Eaux et forêts ou de l’Agriculture. « Le processus est ensuite bien rodé. D’abord, des agents se rendent sur place pour constater les dégâts et vérifier s’il reste des plantes à protéger. En parallèle, à l’aide de l’application CHF (conflit Homme-faunes) Gabon, les services de la Direction générale de la faune et des aires protégées analyse les pertes et déclenche une mission sur le terrain pour discuter des modalités d’installation », explique le ministère des Eaux et forêts.
La construction de ces barrières électriques est l’une des solutions trouvées par le Gabon pour atténuer les conflits Hommes-éléphants. Un conflit, qui, depuis de nombreuses années, est décrié par les populations en particulier les communautés villageoises dont les plantations sont régulièrement ravagées par des éléphants. Selon le ministère des Eaux et forêts, sur la période de 2016 à 2021, le pays a enregistré 11 959 plaintes écrites et de nombreuses autres orales, relatives à la destruction des cultures vivrières, consécutives à l’action des éléphants.
SG
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