Projet de Code du travail : le gouvernement répond au critique des syndicats gabonais

Gestion Publique
mercredi, 30 octobre 2019 11:20
Projet de Code du travail : le gouvernement répond au critique des syndicats gabonais

(Le Nouveau Gabon) - Le projet de Code du travail était au centre d’un Conseil interministériel présidé, le 29 octobre 2019, par le Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale. À lire le compte rendu de la réunion, fait par la Primature, la rencontre est à mettre en lien avec la « controverse » provoquée par le texte dans les milieux syndicaux.

Le 4 octobre dernier, les représentants des organisations professionnelles des travailleurs (OPT) sont allés exprimer leurs inquiétudes au Sénat et remis un projet amendé au président de la commission des lois, Crépin Atendé, destiné à la présidente de cette institution, Lucie Milebou Aubusson.

« Ce projet vient remettre en cause la stabilité du contrat du travail ; la pérennité des acquis sociaux des travailleurs gabonais pour lesquels certains se sont battus depuis près de 50 ans. Il fragilise tous les travailleurs gabonais, même ceux qui sont détenteurs des contrats à durée indéterminée. Ce projet va précariser l’emploi parce que l’employeur devient maître et peut décider au gré de ses humeurs de licencier un travailleur. En même temps, ce projet encourage une sorte d’asservissement du travailleur à travers des contrats à durée déterminée non encadrés », expliquait Sylvain Mayabi-Binet, porte-parole des OPT.

Ces organisations, pourtant associées au projet du nouveau Code du travail, affirment que leurs propositions n’ont pas été prises en compte. Pour le gouvernement, « ce texte, qui comporte 483 articles, a pris en compte les préoccupations des syndicats, tout en l’adaptant aux conclusions des différentes concertations entre les parties concernées ».

« L’intérêt de notre pays n’est pas de précariser les emplois », a déclaré Madeleine Berre, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, à l’issue des échanges. « Le nouveau texte est appelé à favoriser la croissance tout en créant des emplois, l’immersion professionnelle et l’employabilité afin de juguler le fort taux de chômage que connaît le pays », a-t-elle ajouté.

Pour Madeleine Berre, « on ne peut pas avoir un outil de travail qui appauvrit le travailleur ». À l’en croire, « l’objectif du gouvernement est de mettre à la disposition de notre droit positif un instrument juridique moderne, capable de créer et d’accompagner la croissance et de sécuriser les emplois ».

Après l’étape des discussions au niveau gouvernemental, le Premier ministre a promis de consulter dans les jours à venir le Conseil économique, social et environnemental (CESE).

Stéphane Billé

 
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