(Le Nouveau Gabon) - Le New York Forum Africa 2015 s’est ouvert ce vendredi 28 août 2015 avec la deuxième édition de l’African Citizens’ Summit consacré aux jeunes Africains. Occasion pour ces jeunes Africains et ces jeunes Gabonais de poser des questions à Ali Bongo, président du Gabon, à Michaëlle Jean, secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie, et à José Manuel Barroso, ancien président de la commission de l’Union européenne.
Sautant sur l’occasion, deux jeunes Gabonais ont interrogé le président gabonais sur les problèmes que rencontrent les jeunes dans leurs formations et sur l’exode constaté de certains jeunes vers d’autres pays africains pour de meilleures études.
Répondant à ces deux questions, Ali Bongo a tout d’abord reconnu l’existence des problèmes dans le secteur de l’éducation de son pays avant de présenter les actions qu’il mène pour que les Gabonais soient mieux formés.
« Nous avons des problèmes sérieux. D’abord, la formation qui doit répondre aux attentes », a-t-il noté en indiquant que son gouvernement travaille en ce moment avec le secteur privé pour qu’il y ait une meilleure adéquation entre les formations dispensées dans les universités et les besoins des entreprises. En plus, le président a indiqué que la formation des enseignants doit être de qualité pour mieux répondre aux besoins du marché et que le gouvernement travaillait à y apporter des solutions et réformes. Autre réforme nécessaire, la gouvernance des universités. « Il est important de prendre le temps de regarder ce qui n’a pas fonctionner et de revoir la gouvernance de nos universités. Les universités ne doivent plus être de succursales des partis politiques », s’est-il indigné. « Ces dernières années, voilà ce qui a été au cœur d’un gros problème dans notre pays. C’est d’avoir voulu la politisation à outrance de nos universités. Et de faire en sorte que ce que certains partis politiques qui n’avaient pas gagné les soutiens dans les urnes, viennent les obtenir dans les universités en faisant en sorte qu’il y ait une multiplication des grèves, empêchant les étudiants de pouvoir finir leurs processus et ainsi amenant les parent à préférer d’envoyer leurs enfants à l’étranger. Çà aussi il faut pouvoir le dénoncer quand on est homme politique responsable. Quel que soit le bord politique auquel on appartient, il faut d’abord privilégier la jeunesse et dire que la jeunesse n’appartient à personne. Si on aime ce pays, si on veut le laisser dans de meilleures mains, il faut le préparer cette jeunesse… il n’y a pas plus important et sacré que la jeunesse de notre pays », a déclaré Ali Bongo.
Sur le plan financier, d’après lui, le Gabon fait partie des pays africains qui dotent plus de ressources à l’éducation. « L’engagement financier de l’Etat est important. Si nous regardons sur les 20 dernières années, rares sont les pays qui ont mis autant de ressources financières sur l’éducation que le Gabon (…). Le Gabon a revu sa politique d’attribution de bourses pour permettre à tous les jeunes Gabonais d’avoir accès à une bourse. Ce qui est important, parce que cela permet à tous ceux dont les parents ont les revenus faibles, de pouvoir voir leurs enfants scolarisés et aller jusqu’au bout de leurs études. Nous sommes passés de 9000 boursiers à plus de 30 000. Aujourd’hui, nous avons 30 000 boursiers. Ce sont des réformes importantes, et rares sont les pays qui font cet effort-là. Tous les Gabonais sont boursiers. Il faut qu’on le signale et ça restera ainsi », a expliqué le président gabonais aux jeunes présents au stade de l’Amitié de Libreville qui accueille le New York Forum Africa 2015.
Enfin, le président gabonais a insisté sur la formation professionnelle, importante à ses yeux, pour donner une chance à ceux qui n’ont pas terminé les études supérieures.
B-O.D., à Libreville