(Le Nouveau Gabon) - Au cours d’un débat politique sur la transformation structurelle du Gabon, Antonio Pedro, directeur du Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), a laissé entendre que les politiques industrielles transformatrices qui cadrent avec la protection de l’environnement ne doivent pas faire l’objet d’un « simple copier-coller mais au contraire, elles doivent être bien conçues et adaptées au contexte local ».
Ce débat qui visait à encourager l’adoption rapide par le pays de politiques industrielles actuelles et de transformation du bois, afin de promouvoir l’émergence a été motivé par les mutations enregistrées par l’économie mondiale qui a connu un effondrement des cours du pétrole brut qui, jusqu’ici était le principal contributeur au PIB du Gabon.
De nombreux rapports publiés en 2016 par la CEA, notamment la Politique industrielle transformatrice pour l’Afrique et une présentation cadrée sur l’exploitation forestière et l’industrie du bois au Gabon ont servi de points de départ des discussions.
Les principaux intervenants de la CEA ont, quant à eux, lancé un appel pour le renforcement des capacités en matière de formulation/exécution de politiques industrielles et de compréhension des contraintes qui se sont manifestées avec l’avènement des accords commerciaux internationaux et ceux relatifs à la chaine des valeurs. Une telle situation ne devrait cependant pas empêcher les pays africains, notamment le Gabon, à oser pour poursuivre les politiques industrielles, en particulier dans le secteur du bois.
Dans ce cadre, le Gabon s’est véritablement montré audacieux dans le domaine de l’exploitation forestière et de la transformation du bois à travers l’ « adoption de mesures restrictives en matière d’exportation de bois afin d’assurer une valeur ajouté plus élevée du bois extrait des forêts », depuis octobre 2010, a déclaré la ministre gabonais de l’Economie forestière, des Eaux, de la Pêche et de l’Aquaculture, Estelle Ondo. Selon ses dires, toutes ces mesures ont eu pour effet de stimuler la transformation du bois au Gabon, notamment dans ce que les experts appellent la première et deuxième transformation du bois.
Le potentiel de transformation structurelle du secteur forestier gabonais est indéniable, au regard de ses plus de 23 million d’hectares de forêts qui recouvrent 90% de la surface totale du pays, a souligné Simplice Nteme, directeur général des forêts au ministère de l’Economie Forestière, des Eaux, de la Pêche et de l’Aquaculture.
Synclair Owona